Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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giste; elle florissait dans ce pays sous les Pharaons; et Moïse, dans le Pentateiique, nous a transmis un irrécusable témoignage de l’existence de cet art, en défendant à son peuple d’imiter les peintures de ses anciens oppresseurs. Les Arabes excellèrent aussi dans la peinture, et leur supé- riorité dans cet art se cache non dans les lueurs trompeuses de la fiction, mais dans la nuit des temps. Les fleurs, les fruits, les hommes, les animaux, les arbres et les plantes, furent représentés chez ces peuples avec une exquise fidélité. La fantaisie arabe brodait, sur les riches modèles offerts par la nature, mille capri- cieuses folies, et cet assemblage bizarre de perles, de femmes, de fleurs, de papillons, de scarabées, de gazelles et de roses, portait jadis et porte encore aujourd’hui le nom d’arabesques, qui cons- tate ses grâces et son antiquité. Mais l’art de peindre n’exista dans toute sa splendeur, dans toute sa perfection, dans toute sa vérité que dans la Grèce, que sur cette terre favorisée du ciel où les poètes, les orateurs, les phi- losophes, les héros et les artistes semblaient surgir du sol comme les soldats des dents fécondes du serpent de Cadmus. Zeuxis, Parrhasius, Apelle, Asclepiodore, Pamphile, limante, Cléside, Protogène sont des noms immortels; et quoique leurs ouvrages ne soient pas parvenus jusqu’à nous, on ne peut douter de leurs ta- lents, puisque les historiens qui leur ont décerné de magnifiques éloges étaient leurs contemporains et leurs juges, et que les mo- numents d’architecture et de sculpture grecques que nous voyons encore ont été l’objet des mêmes louanges de la part des mêmes écrivains. D’ailleurs, les mosaïques,—cette lithographie de l’antiquité,— nous ont révélé le génie des grands peintres de la Grèce, et nous ont initiés à la conception de ces œuvres sublimes. On a trouvé dans les fouilles des petites villes de Pompeï et d’Herculanum d’admi- rables et précieux débris de l’art antique. Le Vésuve s’est charge de dérober à l’aveugle rapacité des barbares, pendant quatorze siècles, les trésors artistiques de la civilisation grecque et romaine.