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avant l’ère chrétienne, ne sont pas moins des documents très-
précieux.
Les Romains eux-mêmes, bien que l’essence de leur gouver-
nement et leur génie national s’opposassent aux combinaisons
mercantiles, les Romains ne négligèrent pas entièrement le com-
merce. On a retrouvé des traités de commerce conclus 653 ans
avant Jésus-Christ par Tullus-Hostilius avec les Sabins; celui de
578 entre Servius-Tullius et les Latins; celui de 389 avec les
Phocéens de Marseille; celui de 347 avec les Carthaginois, navi-
gateurs audacieux qui jetaient la perturbation et la révolte dans
les colonies romaines, comme nous avons vu les Anglais, dignes
héritiers de cette punique politique, jeter depuis soixante ans dans
les possessions espagnoles, françaises, hollandaises, de l’A méri-
que et de l’Afrique, les brandons incendiaires et les révoltes, pour
arracher violemment ces pays du giron de la métropole. La simple
nomenclature des traités de commerce des Romains aux dernières
époques consulaires explique le luxe et les richesses de la reine
du monde au temps des Verrès, des Apicius et de Cicéron.
La Rome impériale , pour conserver ses ruineuses conquêtes,
avait dirigé son industrie sur le commerce maritime. On voit, en
effet, 497 ans après Jésus-Christ, le lieutenant de l’un de ses
empereurs traiter avec les Sarrazins i>our leur permettre de trans-
])orter sur la mer Rouge les marchandises ({u’ils tiraient de l’Inde,
moyennant un impôt qu’ils payeraient à l’empereur.
Le commerce est une émanation de la liberté, si çe n’est la
liberté elle-même. Aussi le moyen-àge, cette sombre et funeste
épociue de l’histoire de l’Europe, fut-il, pour le commerce, aussi
bien (juc pour les arts et les sciences, une halte dans la boue san-
glante des guerres civiles et des exterminations générales. Cepen-
dant la Hanse-Teutonique, ou les villes anséatiques, unies entre
elles par des liens d’intérêt et de nationalité, résistèrent coura-
geusement aux flots de la barbarie, et concentrèrent à peu près
entre elles tout le commerce de l’Europe.
Les villes anséatûiues, après avoir tenu près de trois siècles,