Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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à leurs auteurs plus de cordons, plus de bureaux de poste, de tabac ou de papier timbré que jamais les gouvernements de la France n’en ont distribué aux filles, aux femmes et aux mères de ceux qui tombaient glorieusement sur les champs de bataille en défendant le drapeau et l’indépendance de la France aux cris de vive la liberté ! vive la France! C’est que le sang glorieuse- ment répandu n’a chez nous qu’une valeur poétique, qu’une va- leur de circonstance; les utopies, les systèmes plus ou moins absurdes, les théories extravagantes, les découvertes apocry- phes ou singulièrement suspectes sont, au contraire, des leurres invincibles auxquels se laissent prendre toujours bêtement et tou- jours facilement la tête et la queue de la nation,,c’est-à-dire le gou- vernement et les gouvernés. La chimie telle qu’elle est aujourd’hui est un monde, c’est un immense Capharnaum où chacun apporte incessamment le tribut de ses observations, de ses expériences, et trop souvent aussi de ses rêveries. Pour parcourir les méandres de cette science, les la- gunes limoneuses de cet océan de connaissances aussi variées, aussi indéfinies que la nature elle-même, il faudrait écrire cent volumes. Car où peut, où doit s’arrêter une science qui décom- pose toutes choses, qui analyse la feuille de rose et le fumier; l’aile du coléoptère et la défense du sanglier; qui soumet aux fournaises de son creuset le -diamant et le zinc, l’or et le plomb, le fer et l’é- tain, ce qu’il y a de plus noble et de plus vil dans la création ; qui, dans ses théories orgueilleuses, explique la formation d’une fleur et d’un pavé, et ne pourrait parvenir à faire un coquelicot ou un morceau de craie ; qui procède à l’anatomie de la nature par la des- truction, en singeant la mort, et qui ne pourrait parvenir à imiter la création, à contrefaire Dieu. La chimie moderne ,a détrôné la I « poésie, elle a fait descendre la nature sous le niveau brutal de l’a- nalyse, et ses innombrables gaz sont l’encens qu’elle brûle sur les autels du Chaos et devant la stupide idole du Néant. Paracelse fut au seizième siècle, ainsi que nous avons eu occa- sion de le dire au chapitre de la médecine, le régénérateur de la