Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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Toute courbée qu’elle était sous les fers de l’esclavage ou plutôt sous les humiliations de l’exil, toute meurtrie qu'elle était de sa chute, — car peindre les étuves et Tatrim d’un proconsul ou d’un exacteur ancien ou moderne, est une honte et une ignominie pour l’artiste qui a travaillé dans les temples des dieux et dans les pa- lais des héros,— la peinture grecque produisit encore à Rome des chefs-d’œuvre. La Noce de La vigne Aldobrandine, dont le Poussin estimait la noble simplicité, la composition et le gran- diose du dessin; les peintures des bains de Titus et de Bérénice, (|ui transportaient Raphaël d’enthousiasme el d’admiration, sont un glorieux témoignage de la pureté, du charme et de l’excellence de la peinture grecque à Rome. Les anciens avaient surtout l’avantage de connaître le secret de la perpétuité des couleurs et le moyen de les rendre durables. Après plusieurs milliers d’années, les peintures des Hindous, des Perses, des Égyptiens, des Chinois et des Grecs de Rome, ont conservé leur splendeur et leur éclat. Et chez nous, misérables modernes bouffis d’outrecuidance, de sottise et de vanité; chez nous, qui usons toutes les trompettes de la Renommée à proclamer notre supériorité sur les Anciens; chez nous mi, si l’on en croit nos docteurs et nos esprits forts, la chimie a fait de si magiques, de si gigantesques progiès, que l’on pourrait faire concurrence à Dieu même pour la création, la reproduction et la combinaison (les trois règnes de la nature; chez nous, dix aimées suffisent, — et souvent moins, — pour enlever à nos tableaux le charme puis- sant du coloris. Si l’on en excepte les œuvres de deux ou trois maîtres de l’école française moderne, tous les tableaux composés depuis un demi-siècle en France sont méconnaissables et n’offrent plus, aux regards étonnés des contemporains de leur jeune gloire, maison de plaisir, où elle attendait quelques étrangers, se mit à regarder le por- trait du philosophe Polémon, peint par Callimaque. L’austérité du philosophe était si habilement interprétée par l’artiste, que la courtisane sentit revivre en elle ■les sentiments que le vice avait longtemps étouffés. Elle se sauva précipitamment (le la maison, se retira aux champs, et devint un modèle de sagesse et de cliasteté. 37