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cule, honteuse même et infâme, corruptrice des bonnes mœurs,
lorsqu’elle s’épuise en vains ornements pour loger dans un hôtel
splendide un faquin enrichi, qui, du haut d’un balcon doré, insulte
à la misère publique. Elle n’est guère moins qu’un fléau lors-
qu’elle mine lentement la santé du peuple par des maisons mal
exposées, mal aérées ou excessivement élevées; par des hôpitaux
mal construits; par des rues mal alignées ou sans issues L’ar-
chitecture enfin se manque à elle-même lorsqu’elle sacrifie la soli-
dité et la^noble simplicité aux colifichets ordonnés par le luxe et
le mauvais goût. *
Hélas! que dirait aujourd’hui le maçon moraliste, s’il voyait
Paris remplacer chaque jour ses maisons du dix-septième siècle
par d’ignobles constructions qui se dressent en quelques semaines,
pour tomber en ruines au bout de quelques mois? s’il voyait la
promiscuité des logements préluder à la promiscuité des sexes,
dans ces ruches de pierre dont les compartiments adultères sont
empruntés aux lupanars de la Rome des empereurs? s’il voyait
nos édifices publics, nos monuments, nos églises même entachés
de cette aridité d’invention, de ce scepticisme dégradant, de ce
matérialisme affreux qui ronge nos cœurs, qui dessèche nos âmes,
qui éteint en nous les vertus de nos pères, et qui fera de nous des
ilotes, avant de faire de nous des sauvages?
Le vertueux architecte briserait alors son équerre et sa plume,
et-dirait avec Sedaine le moraliste, ce maçon qui taille aussi
habilement une pièce de théâtre qu’une pierre :
<r Si la philosophie de nos jours amène tant de dégradation et
tant de honte, arrière celte philosophie! ! ! Ne l’achetons pas aux
dépens de ce qu’un peuple a de plus cher, de plus saint et de plus
précieux au monde : les traditions de ses ancêtres, la foi natio-
nale, le patriotisme et la vertu. »