Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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roi, souvenez-vous que les maîtres de la terre représentent bien mieux la Divinité quand ils protègent l’agriculture, que lorsqu’ils gagnent des batailles ou qu’ils soumettent des provinces. » Quant à Parmentier, il jouit de son triomphe en véritable phi- losophe*. Objet de vénération pour le peuple auquel il venait d’as- surer à jamais une subsistance saine, économique et sûre ; bien venu à la cour, où le roi lui-même se plaisait à l’entretenir des heures entières sur les améliorations et sur la protection à accorder' à l’agriculture, il -trouva dans la satisfaction royale et dans les bénédictions des pauvres, un ample dédommagement aux tribula- tions qu’il avait essuyées dans les premières années de son apos- tolat philantropique. Grâce à l’espèce d’auréole qui entourait son nom, Parmentier passa tranquillement les mauvais jours de la révolution. Pharma- cien en chef de l’hôpital du Val-de-Grace, — place dont il avait le titre, et dont il touchait déjà les émoluments sous Louis XVI, — membre de l’Institut, officier de la Légion-d’Honneur, il vécut assez longtemps pour voir grandir et prospérer le tubercule au- quel il avait fait donner, pour le bonheur de l’Humanité, des lettres de noblesse et de naturalisation*. * Parmentier n’était point exclusif; on croit qu’il travailla avec le savant agro- nome Landin de Narsillac à l’ouvrage présenté au comité de l’agriculture de la Convention (1794) : on remarque en effet, dans cet ouvrage, des idées conformes, à celles q'u’émettait Parmentier dans ses autres écrits. L’amour de l’humanité y perce à chaque page. Voici le projet que Landin de Narsillac soumettait à la Con- vention nationale : « Que la République forme des ateliers qu’on ne nommera plus de charité, mais d’agriculture; qu’ils soient composés non de vagabonds, mais de journaliers honnêtes, de prisonniers de guerre, d’orphelins; enfin, de citoyens qui désirent du travail, et que la République serait obligée de nourrir dans l’oisiveté ; « Que ces ateliers soient répartis dans tous les départements, dirigés par des agriculteurs intelligents, qui commencent par sonder le terrain, par en connaître la nature, pour y répandre l’espèce d’engrais le plus propre à rendre le sol pro- ductif en suivant la méthode adoptée par Patule dans son excellent ouvrage inti- tulé : Essai sur l’amélioration des terres. « Il résultera de ce plan trois grands avantages : le premier, en fertilisant des terres incultes, d’augmenter la somme de la denrée de première nécessité; le second, d’employer utilement un grand nombre de citoyens indigents, d’enfants délaissés, et qui, faute de trouver du travail dans les ateliers et les manufactures,