Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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ces ailes rapides et merveilleuses que l’artiste athénien, captif du roi Minos, inventa pour reconquérir sa liberté, ne sont point un conte mythologique. Le savant ingénieur qui faisait marcher dans les rues d’Athènes des statues de bronze et de marbre, l’archi- tecte qui bâtissait le labyrinthe de l’île de Crète, inscrit au nombre des sept merveilles du monde, et qui élevait les remparts et les halles gigantesques de Memphis, a dû trouver le premier le secret de naviguer dans les airs. L’horreur de la captivité, et le désir de ressaisir une liberté perdue, fait exécuter aux plus vils scélérats des prodiges de patience et d’adresse. Pourquoi l’homme de génie, plongé dans les limbes d’un cachot, ne rassemblerait-il pas toutes ses forces intellectuelles pour briser ses fers? La science doit avoir aussi ses Spartacus. Les Anciens nous ont précédé dans toutes les routes. Malgré- nôtre insupportable orgueil nous devons les regarder comme nos maîtres dans les arts, dans les sciences, dans les lettres. La civilisation, dans notre occident, ne fait que de naître; en Afrique et en Asie, elle a six mille ans d’existence. Les peuples de l’autre hémisphère, qui ont eu le bonheur de conserver leurs mœurs, leurs institutions et leurs lois, nous prouvent par leurs annales que nos prétendues découvertes sont pour eux des nouveautés de quelques milliers d’années. Le père Vassou, missionnaire à Kanton (Chine), décrivait, dans une lettre datée du 5 septembre 1694, c’est-à-dire, près d’un siècle avant qu’il ne fut question en France des aérostats, l’ascension d’un ballon lancé à Pékin, en 1306, lors de l’avénement au trône de l’empereur Fo-Kien. Ce récit, traduit littéralement par le père Vassou, sur des docu- ments officiels et parfaitement authentiques, est de nature à corriger l’outrecuidance de nos chers contemporains. Mais en Europe même, et dès le quatorzième siècle, plusieurs savants avaient exprimé l’opinion qu’au moyen d’une substance plus légère que l’air, enfermée dans un ballon, il serait possible de gagner la partie supérieure de l’atmosphère. Un moine augus- tin, — car les moines, n’en déplaise aux philosophes, ont été