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Il y a un quart de siècle tout au plus, sous la restauration, le
goiiverneineiit iiomiua une commission composée de MM. Beccpiey,
Halgan, de Rossel, Arago et Fresnel, pour coordonner entre eux
les feux des fanaux de nos côtes. Fresnel, persuadé qu’il y aurait
avantage à projeter la lumière des phares par réfraction (avec des
lentilles) plutôt que par rétlexion (avec des miroirs), parvint à faire
construire de grosses lentilles d’un puissant effet, qui permirent de
donner aux phares une grande variété d’apparence. Dès lors on
a pu comhiner pour l’éclairage des côtes, un système de feux
fixes et de feux à éclipses de temps variables, qui est devenu pour
les navigateurs un bienfait, pour la France un honneur, pour
l’humanité une victoire.
On a attribué longtemps à un Napolitain, Flavio de Gioja, au
quatorzième siècle, l’invention de la boussole. Mais il est prouvé
aujourd’hui que cette précieuse découverte remonte à une époque
beaucoup plus reculée. Dans l’antiquité, Platon avait déjà reconnu
les propriétés de l’aimant, qu’il avait ’ même surnommé pierre
herculéenne, pour exprimer qu’il assujettit le fer qui dompte tout.
Aristote, dans son livre de lapidiùus, fait preuve de connais-
sances plus étendues sur la vertu de cette admirable pierre, et
il est permis de conclure que ce grand naturaliste avait reconnu
deux extrémités à l’aimant, l’une septentrionale, l’autre méridio-
nale. L’usage, ou plutôt l’application de l’aimant à la naviga-
tion , avait été ou négligé ou méconnu chez les anciens; ce ne fut
que vers les dernières années du onzième siècle et les premières
du douzième, qu’on vit apparaître la boussole, qui fut un des
nombreux bienfaits causés par les croisades. Les Européens
l’empruntèrent aux Arabes qui, eux-mêmes, l’avaient reçue des
navigateurs de l’Océan Indien, auxquels les Chinois l’avaient
communiquée. La France eut encore la glorieuse initiative de
l’adoption de la boussole ; ce fut sur ses vaisseaux, ce fut sous
les plis de son pavillon victorieux, que la boussole préluda aux
brillantes destinées de la marine européenne. Sans boussole, en
effet, Christophe Colomb n’était plus qu’un pilote habile et l’Amé-