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avait été son berceau, et où il avait établi la première impri-
merie
Les enfants de Gutenberg (c’est ainsi que rinventeur de l’im-
primerie appelait ses ouvriers, et ce nom touchant se perpétua
pendant plus de deux siècles parmi les imprimeurs), dispersés
dans tous les pays de l’Europe, décernèrent unanimement à leur
père le titre de grand homme, et devancèrent ainsi le jugement de
la postérité, qui a ratifié ce cri de la reconnaissance.
Les rois et les républiques accueillirent également bien les dis-
ciples de Faust, de Schœffer et de Gutenberg. On semblait com-
prendre dès-lors que la vraie presse ne saurait être un fléau pour
les pouvoirs émanés du peuple et pour la religion, dont la puis-
sance vient de Dieu et de la conscience.
Louis XI appela l’imprimerie en France, car celte grande intel-
ligence politique pressentait que cet art merveilleux serait plus
efficace pour vaincre et dompter les tyrannies subalternes que
l’échafaud du duc de Nemours et du connétable de Saint-Pol.
Charles VIII, par lettres patentes du mois de mars 1488, admit
l’imprimerie et la librairie à participer aux privilèges et préroga-
tives de l’Université. Quelques années plus tard, enfin, le 9 avril
1513, Louis XII confirma ces privilèges par la déclaration sui-
vante, aussi honorable pour le corps qui en est l’objet que pour le
prince qui l’a .rendue : « Les libraires et imprimeurs, porte-t-elle,
sont entretenus dans leurs franchises, exemptions et immunités,
pour la considération du grand bien qui en est advenu en notre
royaume au moyen de l’art et science de l’impression, l’invention
de laquelle semble être plus divine que humaine ; laquelle, grâce
à Dieu, a été inventée et trouvée de notre temps par le moyen et
industrie desdits libraires ; par laquelle notre sainte foi catholique
a été grandement augmentée et corroborée, justice mieux enten-
due, et le divin service plus honorablement, plus curieusement
fait; au moyen de quoi tant de bonnes et salutaires doctrines ont
été manifestées à tout chacun, au moijen de quoi notre royaume
précède tous les autres. »