Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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peu près rétabli, la paix à peu près revenue, se hâta de désen- fouir de greniers infects ces trésors de l’intelligence antique, et de coter aux bourses de ce temps-là cette nouvelle denrée, cette singulière marchandise, qui n’avait eu cours jusqu’alors que dans les écoles d’Athènes, de Corinthe et de Samos, dans les assemblées chrétiennes d’Antioche, de Constantinople et d’Hippone. Mais fidèles à leur haine contre les chrétiens, fidèles surtout à ces bas et Vils instincts que les Romains avaient flétris du sobriquet sentie ments de pourceau, les juifs vendirent exclusivement aux Arabes les ouvrages des grandes bibliothèques de l’Égypte, et déshéri- tèrent ainsi les descendants des fils aînés de la civilisation, les chrétiens romains, grecs, gaulois, africains et bretons du patri- moine de leurs pères. Les louches et rouges enfants de Jacob continuaient ainsi le drame du Golgolha, et, après avoir immolé le Fils de l’homme, immolaient à leur tour les idées d’émancipa- tion, d’indépendance, de liberté que Jésus-Christ était venu ré- pandre sur la terre, et que les bibliothèques, après lui, devaient populariser à l’ombre de la croix. Les Arabes profitèrent donc exclusivement de l’industrie des juifs, et ceux-ci s’applaudirent longtemps de l’épaississement des ténèbres dont ils étaient les principaux auteurs; car, malgré les sophistes et les sophismes, malgré toutes ces belles paroles d’orateurs philan- thropes et de penseurs ubiquistes, les juifs ne sont jamais si à l’aise que chez les peuples ignorants, comme ils ne sont jamais si riches que chez les peuples qui s’en vont. Les Arabes, possesseur, de tous les reliefs bibliographiques de quarante siècles, travaillèrent à se rendre dignes d’une telle richesse; ils traduisii'ent, cupièrent, transcrivirent, commentèrent et s’assimilèrent, il faut en convenir, souvent avec une rare éloquence et un bonheur plus grand encore, les sciences, les hautes vertus, les arts, l’éloquence, la poésie surtout île la civilisatjon des plus grands, des plus nobles, des plus éclairés et des plus célèbres peuples de l’antiquité. Voilà, à notre avis, le secret de la triple puissance artistique, scientifique et littéraire des Arabes du septième au treizième siècle; voilà la seule, l’unique