Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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compte et pour le compte des quatre autres parties du monde, en y comprenant l’Océanie, ces allumettes admirables qui avaient joui de la vogue accordée jadis aux ballons de MM. Montgolfier, au bonnet de M. Francklin, à la perruque de M. de Voltaire, au cheval de M. de Lafayetfe, et à l’orteil enrichi de diamants de l’ex-couronne de France de M“® Tallien. Mais quels qu’aient été l’activité, le talent et l’adresse de nos fabricants d’allumettes chimiques français, aucun établissement consacré à ce genre de produits n’est comparable à celui que l’on visite en Angleterre, et qui est regardé, même par les Anglais, ces grands maîtres ès-sciences industrielles, comme une création com- merciale aussi singulière par ses détails, qu’importante par ses résultats pécuniaires. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en reproduisant un article fort piquant et fort original dû à un homme d’esprit anonyme, et qui dépeint avec une exactitude scrupuleuse la physionomie, les aspects et le caractère de cet établissement, qui n’a probablement pas son pareil dans le monde. <f Au milieu de la lande de Newton, un peu en arrière de la grande route, et à demi-cachée par les arbres d’un joli verger et d’un parterre en fleurs, on aperçoit une vieille et pittoresque maison, jadis la propriété du chapitre cathédral de Manchester, et la résidence de quelqu’un de ses dignitaires aux bons temps de l’Église catholique. Lorsque le voyageur qu’amène le chemin de fer d’York, suit la vallée de Moston, il aperçoit au loin cette vieille demeure avec son toit antique, ses gouttières sculptées et les croix de pierre de ses fenêtres. Les traditions religieuses qui se rattachent à cet édifice, lui prêtent un charme et une dignité que ne peuvent avoir des constructions beaucoup plus imposantes. Il n’y a pas bien longtemps encore, la vieille demeure était tout à fait solitaire. Un jardin de quelques arpents, cultivé à grand’peine, car l’air est froid et la terre stérile, l’entourait. La ferme et les bâti- ments d’exploitation étaient un peu plus loin, et le tout occupait le centre d’une immense lande nue, oii rien ne venait arrêter la vue, qui s’étendait sur les belles vallées de Culcheth et de Moston, et