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U'] MAGNÉTISME.
se hâta de quittei' la France pour retourner en Àlleinagne. Mais,
avant de reprendre le chemin de sa patrie, le docteur, grâce à
ringénieuse industrie de son disciple, l’avocat Ilergasse, toucha
la somme énorme de 330,000 fr. C’était un tribut volontaire de
tous les malades, valétudinaires, hypocondriaques de France et de
Navarre qui croyaient encore au magnétisme. On donnait son
argent en échange d’une action ou d’un morceau de })apier qui
promettait le fameux secret du maître. L’argent et le maître s’en
allèrent, mais le secret ne vint pas.
Nous ne caractériserons pas, et il n’entre pas dans notre pensée
de caractériser ce procédé de l’inventeur du magnétisme animal ;
mais nous flétrirons son ingratitude, car l’ingratitude est à nos
yeux plus blâmable encore que l’indélicatesse.
A peine arrivé en Allemagne, Mesmer écrivit contre M. Desion,
son lieutenant, contre l’homme éminent, le praticien distingué qui
avait sacrifié à Mesmer, encore inconnu, ses ])réjugés, son avenir,
ses emplois, peut-être! 11 accusa M. Dcslon d’avoir voulu lui dé-
rober son secret. Mesmer écrivit contre le marquis de Puységur,
qu’il traita de contrefacteur ; il écrivit contre ses anciens amis et
ses ennemis, et enfin contre Bei'gasse, qui lui avait fait obtenir,
aux dépens de son propre honneur, — car l’avocat, dans le pa-
roxysme de son zèle, avait répondu pour son maître, — la mo-
deste somme de cent dix mille écus ! ! !
Après avoir entrepris et exécuté quelques voyages encore dans
le nord de l’Allemagne et en Angleterre, Antoine Mesmer se retira
dans le canton de Turgau, où il mourut en 1815, laissant, comme
Socrate à ses disciples, selon la version peu croyable de quelques
biographes, des paroles d’encouragement et d’espérance sur l’a-
venir du magnétisme.
Terminons notre aperçu sur le magnétisme par les lumineuses
considérations par lesquelles Bailly termine lui-même son mémo-
rable rapport : <r Les expériences des commissaires démontrent
que les effets obtenus par le magnétisme sont dus à l’attouchement,
à l’imagination, à l’imitation. Ces causes sont donc celles du ma-