Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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bole, comme souvenir ou comme mythe, aux destinées générales des nations, aussi bien qu’au sort obscur des citoyens. La peinture naît, grandit, se développe, décline et meurt chez les nations avec les institutions politiques, morales et religieuses, dont elle est le corollaire le plus brillant et le plus admiré. Quand une nation est fière, libre, heureuse, attachée à son Dieu et à ses lois, la peinture est vigoureuse, énergique, chaste, pleine de foi et d’inspiration; quand une société, au contraire, a renié ses croyances, a déserté ses institutions, ses traditions, son honneur, la peinture reflète la décomposition sociale; elle est folle, désor- donnée, obscène ou fanatique, immorale ou frivole; du culte des dieux, des héros, des fastes glorieux de la patrie, elle descend au culte de l’ignoble, du laid, de l’affreux. Sa mission importante n’est plus de reproduire, pour les plaisirs des yeux d’un peuple libre, les événements augustes qui ont, sur les champs de bataille comme au Forum, cimenté, affermi la gloire et les droits de la nation, ou les traits vénérés des citoyens utiles, des magistrats intègres, des pontilès consolateurs : toute la vigueur de l’art, ou plutôt le peu de forces qui lui reste, est de retracer des scènes funestes, des drames impurs ou les effigies salies encore des bravos populaires d’un histrion, d’un brigand, d’un bateleur ou d’un sophiste corrupteur. La populace de Rome et de Constantinople, au temps détesté des empereui's, avant de se battre dans les rues pour le triomjihe des histrions et des cochers, s’extasiait, dans les galeries du palais d’Héliogabale et de Justinien, devant les plates figures d’un mime, d’un musicien, d’un jongleur et d’un affranchi. La peinture, longtemps donc avant l’origine que lui donnaient les Grecs dans la fable de Dibutade, était connue chez les Hindous, chez les Perses, chez les Chinois ; symbolique et hiéroglyphique, elle participait dans les mœurs de ces peuples à toutes les croyances morales, civiles et religieuses. L’art était alors une espèce de sacerdoce, et les artistes des législateurs et des prophètes. Fn Fgypte, la pointure était contemporaine d’Hennès Trismé-