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Malgré la pente qui entraînait les esprits vers la vaine étude de
l’astrologie, quelques hautes et rares intelligences poursuivirent
intrépidement la vraie voie de la véritable science. C’est ainsi
qu’au douzième siècle nous rencontrons Clément de Lengthon ;
au treizième, Jordanus Vemoracius, l’empereur Frédéric II et
Jean de Saccr Bosco; Albert le Grand évêque de Ratisbonne;
Roger Bacon, ce moine illustre auquel nulle science ne fut étran-
gère et qui indiqua les découvertes sans jamais vouloir y attacher
son nom ; Georges Barbachîus ; Georges Muller, son disciple, sur-
nommé, Regiomontanus;. le cardinal Nicolas de Cusa, et enfin
Nicolas Copernic, qui eut la gloire de rajeunir le système de
Pythagore et de lui donner son nom. Dans le système de Copernic,
la Terre, Mercure, Vénus,.Mars, Jupiter et Saturne, tournent
autour du soleil; la Terre, a un autre mouvement autour de
son axe, et la Lune fait son circuit autour de la Terre. Après
Copernic et par ordre de gloire plus que par ordrede date, apparaît
Ticho-Brahé. Ce grand et patient astronome inventa un nouveau
système qui semblait devoir concilier les systèmes de Pythagore et
de Ptolémée, ou plutôt de Ptolémée et de Copernic : rejeté par les
astronomes, le travail dé Ticho-Brahé n’a pas moins rendu un *
immense service à la science en conduisant pour ainsi dire Keppler
par la main à la découverte de la vraie théorie de l’univers et des
véritables lois que les corps célestes suivent dans leurs mouvements.
Après Ticho-Brahé viennent Galilée, Hevelius, Gassendi,
Huygens, Halley et ses comètes, Flamstead et son catalogue de
trois milleétoiles, et quelques autres savants, pionniers infatigables
dans les déserts de l’espace, conquérants modestes qui découvrent
souvent tout un univers sans briguer dans celui-ci la plus petite de
ces étoiles, qu’on devrait réserver à la bravoure du soldat, à la
sueur civique du laboureur, auxméditations du lettré, et que l’on
jette trop souvent à la tête ou aux pieds, c’est tout un chez cer-
réülité, les liseurs d’astres sont mieux rentés maintenant que du temps de Charles V.
Demandez-moi pourquoi? Un siècle athée aime donc les fables scientifiques, comme
les siècles crédules ont aimé les miracles, les prédictions et les contes d’enfant?