The image contains the following text:
musées de l’Oréiioque, du Mississipi et de l’Ohio, et rappelleront à
des peuples nouveaux les prospérités, les vertus et les hauts faits
de la France naufragée, en leur montrant, sur le fragile mais
éloquent émail, les victoires de Tolbiac et de Fontenoy, d’Aus-
terlitz et de Wagram, et les héroïques effigies des Duguesclin,
des Sancerre, des Clisson, des Tourville, des Turenne, des
Catinat, des Luxembourg, des Hoche, des Desaix, des Kléber,
des Ney et de Napoléon.
Malgré la supériorité incontestable des produits de la manu-
facture de Sèvres, les riches amateurs recherchent encore la
porcelaine de la Chine et du Japon et la porcelaine de Saxe. Cette
dernière est arrivée à la vérité à l’état de mythe, et n’est plus
dans le cabinet des curieux qu’un point de départ historique et
chronologique, ainsi que le biscuit, pâte assez semblable à la
porcelaine, avec laquelle on exécutait divers ornements de surtouts
de table et de cheminée vers la fin du dix-septième siècle. Mais il
n’en est pas de même de la porcelaine chinoise, qui a conservé,
à défaut de la poésie de ses couleurs et des sujets magots qu’elle
adopte, la poésie de l’éloignement, ce qui est pour le commun
des hommes un mérite supérieur à bien d’autres mérites. Un
baragouineur iroquois, dont l’intelligence épaisse ou vulgaire ne
brillerait en aucune façon dans son pays, est sur une terre
étrangère, et au préjudice même des enfants légitimes de cette
terre, accablé, par des niais, de témoignages de respect et
d’admiration. On le truffe d’argent, on le chamarre de cordons,
et l’homme de mérite expire de froid, de faim et de désespoir
à la porte de l’hôtel du faquin cosmopolite.
Un Nabab, — un de ces hommes qui après avoir réalisé dans
les Indes des bénéfices fabuleux viennent mener à Londres la vie
des Satrapes et des Sybarites, — a fait venir récemment de Canton
un service en porcelaine qui ne coûte pas moins de deux cent
quatre-vingt mille francs. Ce service est de la plus grande beauté
chinoise. Pour cent mille francs cependant le Nabab aurait eu
un service en Sèvres mille fois plus digne sous le rapport de Fart,