Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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maîtres d’hôtel pour .le service de sa table. De ce mot cufcnli des Romains, nous avons fait calcul et calculer. Les Arabes se servirent des chiffres que nous avons adoptés, et que les croisades et le séjour des Musulmans en Espagne avaient introduits en Europe dès le douzième siècle. Nous avons déjà dit que les Arabes tenaient ces chiffres desJndoux, et tout porte à croire que les Chinois, dont les signes arithmétiques se rapprochent beaucoup des chiffres arabes, ont puisé à la même source ces élé- ments indispensables de toute science mathématique et chronolo- gique, et, par conséquent, de toute civilisation^ Nous devons classer, dans ce rapide aperçu,, deux systèmes qui tiennent essentiellement aux lettres et aux chiffres, et qui sont ap- pelés, du moins le second, à exercer sur la civilisation moderne une heureuse ou funeste influence : nous voulons parler de l’ins- truction et de l’éducation des sourds-muets , et de la méthode d’enseignement mutuel, nommée assez improprement lancas- trienne. Les anciens ne possédaient aucune institution analogue à celle qui fut fondée, vers la fin du dix-hùitième siècle, par l’abbé de l’Épée ; ils..n’avaient non plus aucune théorie arrêtée sur l’éduca- tion publique, et les écoles philosophiques de la Grèce et de Rome ne ressemblaient en rien à nos universités. L’éducation, chez les anciens, faisait partie des mœurs publiques et était sucée, en quelque sorte, avec le lait ; l’instruction ne devenait le lot que de quelques hommes et de quelques classes privilégiées. Cette parci- monie calculée de la diffusion des lumières peut bien avoir étouffé les germes de quelques talents, mais, à coup sûr, n’a pu porter obstacle à la révélation d’un homme de génie. Ce ne sont point les gens de talent qui illustrent et qui sauvent les nations, ce sont les hommes de génie, et, certes, l’antiquité li’a jamais manqué d’ora- teurs, de poètes, de philosophes, d’artistes, de magistrats et de grands capitaines; le génie couvé par les institutions, par les mœurs, par la religion d’un peuple libre se manifeste tout à coup au choc des circonstances politiques ou morales ; Rome va périr