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d’horlogerie qui ont un intérêt historique fort grand. C’est ainsi
qu’à Stokholin on voit encore la montre d’argent que portait
hahituellement Charles Xll dans ses campagnes. C’est une rus-
tique et forte boîte d’argent qui contient un mouvement des plus
simples. La ville de Lunéville a possédé longtemps la montre que
Pierre le Grand portait à la bataille de Pultawa, et qu’il jeta à
teiTe après la déroute des derniers régiments suédois, en s’écriant.
« Vheure de la victoire vient enfin de sonner pour la Russie,
je lien ai plus besoin! » Cette montre avait été recueillie pieu-
sement par le roi Stanislas, duc de Lorraine, qui tout attaché
qu’il était à la fortune et à la personne de Charles XII, professait
j)Our son glorieux rival Pierre le Grand une profonde et singulière
estime. On sait quel prix Napoléon attachait au réveil matin du
grand Frédéric, dont il s’empara à Postdam, et qu’il conserva
jusque sur le rocher de Sainte-Hélène. Une vulgaire montre, un
instrument fort commun de l’industrie horlogère du dix-huitième
siècle, voilà tout ce qui restait de ses immenses conquêtes au héros
captif, au César prisonnier de la magnanime Angleterre.
Tout le monde sait que la montre de Voltaire appartient aux
Anglais, et fut vendue à Londres en 1807, au prix fabuleux de
cinq cents livres sterling. Nous avons vu la montre de Molière,
il y a trente ans, dans le cabinet d’un savant antiquaire qui l’avait
achetée soixante francs Explique qui pourra les bizarreries de
l’esprit humain !