Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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en argile; sous les empereurs, ils furent en argent et en or. Mais hélas ! dans ces temps de lumières philosophiques on n’y croyait plus; et comme tous les peuples en décomposition, les Romains, avant de renier leur drapeau, avaient renié leur foi, leurs croyances et leur dieu. Ce ne fut point le christianisme qui tua la puissance de la Rome impériale, ce fut le matérialisme, ce fut l’athéisme qui s’attache auv vieilles sociétés pour les renverser, comme la pariétaire et le lichen aux vieux murs et aux édifices chan- celants. Les Gaulois n’apprirent rien des Romains dans tout ce qui constitue les arts utiles. Il est prouvé que bien des siècles avant l’arrivée des soldats de Rome dans les Gaules, nos ancêtres avaient, outre des institutions très-vigoureuses et très-bien appro- priées à leur caractère, des fabricjues considérables d’objets nécessaires à une civilisation mitoyenne : c’est ainsi que dans l’Armorique (aujourd’hui Rretagne), la Neustrie (Normandie), TAquitaine (Guyenne et Provence), ou trouvait des bourgs entiers composés d’artisans de toute espèce. Les Armoricains fabri- ({uaient des armes et sa\aient s’en servir, — car l’Armorique a sauvé trois fois la France; et si la traînée de poudre corruptrice qu’entraînent après eux les chemins de fer ne va pas l’énerver et la corrompre, peut-être la France lui devra-t-elle encore de n’être pas rayée de sitôt de la liste des nations; — ils fabriquaient aussi de la poterie de grès ; et il y a quelques années, on a trouvé dans des dolmens des vases en grès^ d’une dimension colossale, et ‘On sait que les dolmens sont des tombeaux qui remontent pour la plupart à six ou huit siècles avant la domination romaine dans les Gaules. Ces tombeaux, dont le silence avait été respecté pendant deux mille ans, ont allumé la curiosité tant soit peu profane de quelques flâneurs d’antiquités, qui se décorent assez mal à propos du titre de savants. Ces tombeaux ont donc été violés, et les violateurs n’y ont trouvé que des ossements et des caractères indéchiffrables. Les paysans gar- diens de ces cendres héroïques n’auraient pas permis, il y a un siècle, ces investi • gâtions parricides; mais les paysans, aujourd’hui, sont moins nationaux qu’il y a un siècle. Qu’est-il résulté de ces violations de sépultui’es? Rien. Où prétendent arriver ceux qui les commandent? Je ne sais. Ignorent-ils qu’un peuple qui jette aU vent les cendres de ses aïeux est bien près de périr lui-même? Le mépris de Dieu et le mépris de la tombe marchent au même but. Il est vrai que ceux qui en-