Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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ropéenne par leurs doctes et savantes recherclies, et surtout par les points d’histoire qu’ils ont éclaircis à l’aide des monnaies et des médailles. Il n’existait pas un seul monastère en France qui n’eût ses médaillers, et l’on doit à ces citadelles de la religion et de la foi la conservation de toutes ces précieuses reliques des empires détruits et des peuples éteints. Les moines dérobèrent à la rapacité des Barbares pour des sommes considérables de monnaies grecques, romaines, perses, égyptiennes, assyriennes, mèdes, carthaginoises, phocéennes, rhodiennes, etc. Parmi ces grands dépôts de monnaies anciennes qui dormaient non pour la science, mais pour l’avarice humaine, sous les cloîtres et à l’ombre de la croix de l’Homme- Dieu, qui avait dit : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu, et le de- nier de César à César ; parmi ces grands dépôts, dis-je, on re- marquait, il y a moins d’un siècle, le médailler des chanoines de Sainte-Geneviève à Paris, celui de l’abbaye de Saint-Germain- des-Prés, de Saint-Denis, de Saint-Victor, de Saint-Martin-des- Champs à Paris, et les médaillers de Citeaux, de Clairvaux, de Saint-Hermène, de Chelles et de Cluny. La révolution française, en se ruant sur tous les édifices religieux, ne respecta peut-être pas assez, ne protégea peut-être pas assez efficacement ces rares et précieuses métropoles de la science numismatique. Cependant, les premiers flots du torrent passés, des hommes éminents clas- sèrent ces médailles et les firent rentrer, après des recherches infi- nies, à peu près complètes, dans les dépôts et dans les bibliothèques nationales, où on les voit encore aujourd’hui. Des voleurs, grâce à l’imprévoyance de ceux que la nation rétribue généreusement pour avoir soin de ses trésors métalliques et bibliographiques, se glissèrent bien, il y a quelques années, dans le cabinet des mé- dailles de la Bibliothèque nationale, et firent main basse sur des pièces inestimables, moins encore par la matière que par la rareté. Ce malheur est à peu près réparé aujourd’hui par la munificence de quelques généreux citoyens, et entre autres de M. de Luynes, qui ont dépouillé leurs propres collections pour remplir les vides occa- sionnés par ce hardi larcin. « La collection nationale doit passer