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leurs monuments publics, pour orner leurs palais, ne veulent-ils
que des étrangers. Le génie ou l’esprit national, fi donc! Cette
superbe indifférence, ou plutôt cet incompréhensible mépris, expli-
que pourquoi le grand Poussin peignit tous ses tableaux à Rome, et
pourquoi notre illustre Brunei dol a l’Angleterre dupont sous la Tamise.
Mesmer fut accueilli à Paris avec faveur, avec enthousiasme.
Tous les salons lui fuient ouverts, tous les palais lui offrirent des
fêtes ; la reine elle-même le reçut villageoisement dans sa laiterie
suisse du petit Trianon, et s’entretint deux heures avec lui dans
la langue de leur commune patrie.
Mesmer était arrivé à Paris en 1778; dès l’année suivante, il
publia un mémoire fort substantiel sur sa découvei'te, dont on nous
saura gré d’extraire le passage suivant, qui est en quelque sorte
Vexposé des motifs de la doctrine mesmérienne :
« Le magnétisme animal est un fluide universellement répandu ;
il est le moyen d’une influence mutuelle entre les corps célestes, la
terre et les corps animés; il est continué de manière à ne souffrir
aucun vide; sa subtilité ne permet aucune comparaison; il est
capable de recevair, propager, communiquer toutes les impressions
du mouvement; il est susceptible de flux et de reflux. Le corps
animal éprouve les effets de cet agent, et c’est en s’insinuant dans
la substance des nerfs qu’il les affecte immédiatement. On recon-
naît particulièrement dans le corps humain des propriétés analo-
gues à celles de l’aimant ; on y distingue des pôles également divers
et opposés. L’action et la vertu du magnétisme animal peuvent
être communiqués d’un corps à d’autres corps animés et inanimés;
cette action a lieu à une distance éloignée, sans le secours d’autres
corps intermédiaires ; elle est augmentée, réfléchie par les glaces ;
communiquée, propagée, augmentée par le son ; cette vertu peut
être accumulée, concentrée, transportée. Quoique ce fluide soit
universel, tous les corps animés n’en sont pas également suscepti-
bles; il en est même, quoiqu’en très-petit nombre, qui ont une
propriété si opposée, que leur seule présence détruit tous les effets
de ce fluide dans les autres corps.