Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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une semblable exécution et de livrer aux flammes toutes les bibliothèques. Ces ordres impies ne furent pas, grâce à Dieu, rigou- reusement exécutés. On échappa un assez grand nombre de manuscrits ; des juifs les volèrent ou les achetèrent à bas prix et vinrent les revendre en Europe au poids de Tor, à la porte des monastères. Toutefois, les différentes sectes qui s’étaient élevées entre les musulmans, tant en Afrique qu’en Asie, ayant cessé de se persécuter, les Arabes recueillirent bientôt un grand nombre de manuscrits que les premiers califes Abbassides firent traduire d’après les versions syriaques, et ensuite du grec en leur langue. La langue arabe devint dès-lors la langue savante de tout l’Orient. Les Arabes passèrent d’Afrique en Espagne avec leurs livres qu’ils avaient traduits du grec et devinrent ainsi, avec les moines catholiques de la France, de l’Angleterre, de l’Italie et de l’Allemagne, les dépositaires de toutes les connaissances hu- maines. Ce fut alors que les Arabes et les califes eux-mêmes s’occupèrent avec passion de l’astronomie. La seule bibliothèque d’Oxfort compte encore aujourd’hui plus de quatre cents ma- nuscrits arabes sur l’astronomie, dont la plupart sont inconnus aux savants modernes. L’astrologie judiciaire que les savants Chaldéens n’avaient pu parvenir à naturaliser à Rome, prit alors un prodigieux essor. Du neuvième au seizième siècle cette science, si l’on veut, ex- ploitée par les Arabes, par les Juifs et par les Italiens (car les citoyens de la Rome papale n’étaient plus ceux de la Rome impériale) obtint une vogue merveilleuse en Europe. Les rois, les grands, les prêtres, les magistrats, les guerriers, le peuple même, le peuple surtout, avaient une foi profonde dans les ho- roscopes, les prédictions, les calculs, qu’ils demandaient aux interprètes de cet art mirobolant. L’astrologie judiciaire était le magnétisme de ces époques-là ; ne faut-il pas que chaque siècle ait ses folies, ses hochets et ses rêves? L’astrologie judiciaire, que nous ne chercherons pas à défendre