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La physique est l’adversaire le plus formidable de l’athéisme et de
l’irréligion; et le philosophe Thalès, le plus grand et le premier
physicien parmi les Grecs, a résumé ses doctrines physiques et
philosophiques par ces belles paroles : « Ce qu’il y a de plus
ancien, c’est Dieu, car il est incréé; de plus beau, le monde,
parce qu’il est l’ouvrage de Dieu; de plus grand, l’espace; de plus
prompt, l’esprit; de plus fort, la nécessité; de plus sage, le
temps. »
Les anciens peuples ont cultivé la physique avec une grande
ferveur : quelques-uns la rattachaient à leurs dogmes religieux et
à leurs croyances. Les Assyriens, les Mèdes, les Perses et les
Hindous, et après eux les Égyptiens, se distinguèrent dans l’ob-
servation de la nature, et l’astronomie, la cosmogonie, la géodésie
n’étaient chez eux, comme chez nous, que des rameaux du grand
arbre de la physique. Mais ce qui doit confondre notre orgueil,
ce qui doit nous rappeler aux chétives proportions de notre intel-
ligence dégénérée comme notre corps, c’est de voir les physiciens
de la haute et de ta moyenne antiquité, dépourvus des instruments
merveilleux dont le hasard ou le génie d’un très-petit nombre de
penseurs nous ont dotés depuis trois siècles tout au plus, s’avancer
hardiment dans le domaine inexploré de la physique, y faire
par la seule force de leur génie des découvertes importantes, et
laisser à leurs ingrats successeurs des théories empreintes de
l’observation la plus consciencieuse et de la sagacité la plus vraie.
Les druides et les bardes, dans nos régions septentrionales,
étaient comme les mages de la Chaldée, comme les brames de
l’Inde, comme les bracmanes de l’Égypte, d’infatigables, de per-
sévérants physiciens. L’Écosse, l’Irlande et l’Armorique produi-
sirent dans des tenqis fort reculés des hommes qui se vouaient
exclusivement à la contemplation et à l’observation de la nature ;
et Pline l’Ancien nous apprend que les Étimsques avaient depuis
un temps immémorial trouvé le secret d’attirer la foudre et de la
diriger à leur gré.
Thalès, ainsi que nous l’avons dit plus haut, Thalès, le premier