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folles joies, le Parisien, voyant que l’oflicielle charrue continuait
à fonctionner toujours, et ne voulant pas cependant rentrer seul en
ville, où s’ouvrirait pour lui sa triste chambre d’auberge, se diri-
gea vers la lisière du bois, dans l’intention d’y attendre, couché
mollement sous l’ombrage du hêtre ou du chêne, ou du frêne, que
la fête fût terminée et que vînt pour tout ce monde l’heure de la
retraite.
Il avise donc à la base d’un chêne séculaire, de l’arbre le plus
honorable de tout le voisinage, un petit tertre rembourré de mousse,
bien verdoyant, bien frais, et qui lui semble on ne peut plus pro-
pice. L’asile comptait déjà un premier occupant; mais les petits
tertres ne sont pas comme le trône, tellement étroits qu’on n’y
puisse tenir deux. Le Parisien, en s’asseyant, fit un signe de tête
en manière de salut. L’inconnu, dont la mise était celle d’un
paysan, et d’iiii paysan-des plus modestes, y répondit en portant
la main à son tricorne et en se découvrant. Sa maigreur pâle, sou
geste lent, sa pose languissante, annonçaient un homme jeune
encore, mais qu’une longue maladie aurait épuisé.
— Or ça, mon brave, commença le Parisien, une fois qu’il eut
trouvé pour son dos et pour ses jambes les points d’appui les plus
commodes, il paraît que vous êtes de mon avis : vous ne raffoliez
pas des charrues. Vous laissez celle-ci marcher tout à son aise,
sans vous en inquiéter.
— Quant à cette charrue. Monsieur, si vous ne me voyez pas
me traîner dans le sillon pour baiser chacun des pas de celui qui
la conduit, prenez-vous-en à mes pauvres jambes, mes jambes de
malade, qui ont tout juste assez de force pour m’amener, et que
je dois ménager pour le retour.
— Que me dites-vous là ! c’est donc un bomme bien extraor-
dinaire.
— Monsieur, c’est Jean-Joseph.
Le Parisien s’inclina, et son sourire doucement railleur sembla
demander : Qui est-ce que Jean-Joseph?
Sans s’émouvoir, le paysan reprit :