Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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sept merveilles du monde. Ce monument, en marbre blanc, avait onze étages qui allaient toujours en se rétrécissant. Chaque étage avait une galerie extérieure et le sommet de l’édifice était sur- monté d’une statue d’Apollon ou du Soleil, qui tenait dans chacune de ses mains un flambeau toujours allumé et si prodigieusement éclatant, qu’on l’apercevait de trente milles en mer. Ce phare, qui avait dans l’origine 1,000 coudées de hauteur, c’est-à-dire plus de 1,200 pieds, n’en avait plus que 50 en 1182, époque où une mosquée avait été établie sur sa plate-forme. Un tremble- ment de terre acheva de détruire, en 1303, l’im des plus beaux ouvrages sortis de la main des hommes. Les Romains ne tardèrent pas à imiter les Grecs; ils semèrent leurs côtes de colonnes et de tours couronnées de feux. A Ostie, à l’île de Caprée, à Ravennes, à Pouzzole, en Sicile et en Sardai- gne, on admire encore les vestiges de ces monuments d’utilité publique du peuple-roi. Les phares eurent le rare privilège de séduire les Rarbares et de trouver grâce à leurs yeux ; les Goths réparèrent les phares romains, en élevèrent sur le même modèle et donnèrent même à ces lances de feu plus de durée et d’éclat. Les Normands portèrent l’usage des phares sur le littoral de l’Armorique et de la Guyenne ; et les grands fleuves de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Angleterre, avaient aussi, dès le septième siècle, des tours flamboyantes. Les rapports devenus plus fréquents entre les peuples, les croisades, la découverte ded’Amérique, les guerres maritimes, le salut des flottes de guerre et des escadrilles marchandes, firent augmenter avec le temps le nombre des phares. Depuis trois siècles, la science et l’industrie humaine aidant et grandissant, les phares sont devenus tout à la fois le soleil et le langage des ténèbres. Chaque puissance a compris la nécessité d’illuminer ses côtes et d’éclairer ses capitales; car la sécuilté du littoi-al d’un grand empire doit être égale à la sécurité de sa métropole : c’est là le cachet de la véritable civilisation.