Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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sur toute sa physionomie une expression de douceur, de bonhomie, que Ton aime à retrouver dans son portrait. Jusqu’ici nous avons vu, dans l’abbé de l’Épée, l’homme vertueux et modeste, le prêtre pieux et tolérant : maintenant va se l’évéler l’homme de génie. « Chez l’abbé de l’Épée l’amour de l’humanité était une pas- sion; le hasard lui procura l’occasion de s’y livrer tout entier. Voici comment il raconte lui-même la cause qui le conduisit à se consacrer à l’éducation des sourds-muets : « Le P. Yanin, ])rêtre de la doctrine chrétienne, avait com- mencé l’éducation de deux sœurs jumelles, sourdes-muettes de naissance. Ce respectable ecclésiastique étant mort, ces deux pauvres filles se trouvèrent sans aucun secours, personne n’ayant voulu, pendant un temps assez long, entreprendre de continuer ou de recommencer cet ouvrage. Croyant donc que ces deux enfants vivraient et mourraient dans l’ignorance de leur religion, si je n’essayais pas de la leur apprendre, je fus touché de com- passion pour elles, et je dis qu’on pouvait me les amener, que j’y ferais tout mon possible. « Quelle touchante simplicité unie à la charité la plus pure ! « Lorsque l’abbé de l’Épée conçut sa généreuse pensée, il ignorait les faibles tenlalives de ses prédécesseurs ; et, eussent- elles été à sa connaissance, il n’en resterait pas moins l’inventeur de l’art d’instruire les sourds-muets; car, le premier, il a su l’asseoir sur sa véritable base; le premier, il a su imprimer à son œuvre le caractère d’un bienfait général pour une classe nom- breuse de la société. « Inventeur d’un art si utile à l’humanité, l’abbé de l’Épée en fut encore le plus zélé promoteur. Sa sollicitude ne se borna pas aux sourds-muets de sa patrie : il devint encore l’apôtre de leurs frères d’infortune dans les autres pays. C’est pour eux qu’il eut la patience d’apprendre plusieurs langues étrangères. « Puissent, dit-il, ces différentes nations ouvrir les yeux sur l’avautage qu’elles l'etireraient de l’établissement d’une école pour l’instruction des