Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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Dise, en 1485, inaugura dans l’église de Saint-Marc les statuts de la confrérie des peintres, sculpteurs et architectes ; et la petite ville de Montpellier, en France, s’honore par sa communauté des tail- leurs d’images, verriers et peintres réunis. Toutes les branches de la plastique avaient marché, et lorsque l’heure de la Renaissance vint à sonner au commencement du sei- zième siècle, tout était préparé d’avance pour la révélation de l’art moderne. La passion qui avait saisi l’Italie et le reste de l’Europe, dit un savant théoricien, pour les débris de l’antiquité, se changea en fré- nésie à la suite des nouvelles et importantes déçouvertes que l’on fit sur plusieurs points de l’Italie et de la Grèce ; toutefois, l’étude de l’anatomie permit à Michel-Ange de donner à ses statues une grande vérité de mouvement et d’expression. La France, restée fidèle à Ja sculpture du moyen-âge, fut jetée dans le mouvement par le Primatice; mais le matérialisme du faire des élèves de Michel-Ange, entraîna les artistes français dans une imitation trop servile de la nature. Ainsi, notre illustre Jean Goujon est parfois maniéré, et sa riche et abondante imagination est, on le devine, souvent refroidie par les préoccupations malheureuses d’une théorie mathématique, et par conséquent absurde dans les arts où l’absolu ne règne pas. Les sculpteurs français du dix-septième siècle secouèrent le joug italien et redevinrent eux-mêmes. Cette Italie, si l’on en excepte Michel-Ange, n’a point produit de sculpteur supérieur à Jean Goujon, à Puget, à Girardon; et, dans les siècles suivants, nous avons encore à opposer aux artistes italiens, les Bouchardon, les Pigalle, les Houdon, les Foucou, les Chaudet, qui ont eu pour héritiers directs, au comipencement de ce dix-neuvième siècle, les Cortot, les Bosio, les Flatters, les Pradier, les Duret et les Lemaire. La sculpture française, il faut cependant le confesser ici, est tombée depuis le milieu du dix-huitième siècle dans sa période de décadence : comme à Athènes le sensualisme a tué l’art et les