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digne vieillard parler des jours d’aiürefois, maintenant à jamais
passés, où c’était un crime politique de porter un chapeau blanc
dans les rues de Manchester. Le chapeau blanc, ce signe extérieui’
du radicalisme, porté et conquis alors en dépit des agents de
police de Castlereagh, M. Dixon ne l’a jamais quitté depuis.
Près de vingt années se sont écoulées depuis que l’adoption du
bill de réforme a pleinement légitimé l’iisage du chapeau blanc.
Mais cet événement, qui a éteint le radicalisme de la vieille école,
n’a pas tout à fait désintéressé le vieux réformiste de la politique.
Il avait souffert six mois d’emprisonnement pour la couleur d(‘
son chapeau, et ce séjour involontaire au château de Lancastre
l’a lié pour toujours à la cause libérale.
« Elie Dixon est né dans le comté d’York. Sa famille était établie
depuis plusieurs siècles sur les collines pierreuses du West-Riding,
près de Hepworth; un de ses ancêtres, dit-on, était un capitaine
en réputation dans la guerre civile, et leva à ses dépens une com-
pagnie de cavalerie pour le service de la république. Le père de
M. Dixon avait entrepris en grand la fabrique et le commerce des
laines. Il était engagé dans le commerce très-hasardeux, mais
très-lucratif, qu’on faisait alors avec les Flandres. L’explosion de
la révolution française et la guerre qui suivit le ruinèrent com-
plètement. La plus grande partie de son avoir se trouvait à Anvers
quand cette ville tomba au pouvoir des républicains victorieux ;
il en résulta pour lui de graves embarras, et ses correspondants
de Londres, loin de lui laisser le temps de se relever, rexécutèrenl
sans miséricorde.
« Un beau matin le manufacturier annonça à sa famille qu’il
était mis en faillite avec un passif considérable. Sa femme, qui,
quelques années auparavant, avait été renommée pour sa beauté
dans tout le comté d’York, écouta la nouvelle en silence. Bientôt
après on s’aperçut qu’elle n’était plus là. Son mari se rendit dans
sa chambre; elle n’y était pas. Ses enfants alarmés commencèrent
à l’appeler à grands cris; elle ne répondit pas. Après avoii'
parcouru toute la maison, on entra dans l’atelier de teinture et