Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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et dans deux ou trois mille ans on reconnaîtra l’industrie de la France et la puissance de ses artistes bien mieux par ces fragiles chefs-d’œuvre que par les monuments de pierre, de marbre et de bronze couchés dans la poussière, et peut-être mutilés et désho- norés par ses propres enfants. Aux musées de l’avenir nos ser- vices, nos vases, nos tables, nos guéridons de porcelaine; à l’herbe, linceul annuel de Ninive et de Babylone, les temples de notre Dieu, les statues de nos héros, les monuments de notre gloire et de notre civilisation. Le verre, au moyen-âge, servit aux révélations de l’art et de la foi. Échappé de Byzance, où il avait été inventé par des peintres rhodiens, l’art de peindre sur verre s’établit en Europe, et en- richit nos cathédrales de ces magnifiques vitraux, de ces splen- dides rosaces qui excitent encore aujourd’hui notre admiration, et qui ajoutent dans les églises à notre recueillement et à notre piété, quand nous en avons. Cet art magique, tout céleste et tout chré- tien, avait disparu au seizième siècle avec les maçons des grandes cathédrales et les grands peintres byzantins. Nos discordes civiles, nos querelles religieuses, nos révolutions ont fait renaître l’odieuse secte des iconoclastes, et une grande quantité de ces verrières, de ces vitraux et de ces rosaces encadrés dans les ciselures de pierre de nos vieilles cathédrales, a été brisée, pulvérisée, jetée aux quatre vents du monde. On assure que le secret de la pein- ture sur verre a été retrouvé, et que, grâce à cette heureuse cir- constance, nos églises pourront reconquérir cette sombre clarté, ces lueurs angéliques et mystérieuses qui donnent â l’encens un nouveau parfum, à la prière une nouvelle onction, à l’âme une nouvelle espérance. Nous sommes loin de vouloir contester le mérite de nos artistes, nous reconnaissons que les premiers élèves de Ingres et de Delaroche sont beaucoup plus savants dans l’art du dessin, dans la perspective, dans l’ordonnance d’une œuvre picturale, que les artistes byzantins du douzième siècle; mais nous l’avouons ici avec franchise, nous croyons fermement que malgré le secret de la peinture sur verre retrouvé, nos cathé-