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lui-même de beautés. L’architecture religieuse a perdu avec lui
sa mystérieuse poésie ; car le seuil de Saint-Pierre de Rome appelle
l’étonnement, la surprise, l’admiration, et jamais la prière. Et
malheur, au contraire, à celui qui, au milieu des vastes nefs de
nos vieilles cathédrales du quatorzième siècle, ne trouve pas dans
son àme un écho pour cette grande voix qui vibre autour de lui,
à l’homme qui ne trouve pas sur ses lèvres une prière toute faite,
une parole toute vive et toute rapide pour adorer son Créateui-,
son Rédempteur et son Dieu.
Le dix-septième siècle fut l’une des plus belles époques de l’ar-
chitecture. Les grands hommes sui’girent de toutes parts dans
cette lice immense, où les architectes du siècle précédent , les Bra-
mante, les Michel-Ange, les Trissin, les Palladio avaient laissé
l’empreinte ineffaçable de leurs [las. Dans la liste si longue des
architectes qui élevèrent au dix-septième siècle, en Europe, les
plus magnifiques monuments, la France, comme toujours, a le
bonheur de voir ses enfants occuper le pi'cmier rang. Les Le Vau,
lesRloudel, les Philibert de Lornie, lesBullet, les Perrault, ont
laissé des ouvrages impérissables, et qui, respectés des étrangers
pendant deux invasions, ne pourront être détruits que par des
Français eux-mêmes, dans un accès de folie.
L’architecture, on l’a remarqué, suit la pente des mœurs d’une
nation. Aimable chez un peuple aimable, forte chez un peuple
fort, religieuse chez un peuple pieux, elle devient courtisane et
vile sous les gouvernements faibles, corrompus. Au dix-huitième
siècle, l’architecture subit cet inévitable sort, et gagna en colifi-
chets ce qu’elle perdit en gravité, en noblesse, en esprit. Les folies
de la cour et de la ville, la inoigue des financiers, le stupide orgueil
des encyclopédistes, le mépris de toutes choses, tous les senti-
ments bas, tous les scepticismes, toutes les idolâtries menteuses
et toutes les apostasii's criminelles déteignirent sur elle, et en
firent quelque chose dont on pourrait avoir l’origine et l’utilité
dans le pavillon de Louvecienne, — bâti pour madame Dubarry, —
et dont on pourrait chercher la chute dans les poteaux de la guil-