Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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Marc Aurèle, avait été surnommé parles Grecs très-divin et très- sage. Le système du monde de Ptolémée a été adopté pendant plusieurs siècles par les philosophes et les astronomes ; mais les- savants l’ont abandonné pour suivre le système de Copernic. Les Romains eurent beaucoup moins d’astronomes que les Grecs, et en voici la raison. Les Chaldéens, qui enseignaient l’astronomie à Athènes et à Rome, pendant les trois siècles qui précédèrent l’ère ehrétienne, donnaient dans les chimères de l’astrologie judiciaire. Cet enseignement amphibie ne déplaisait point aux Grecs, dont l’imagination était, comme au temps de Platon et de Demosthènes, fort amoureuse des fables et des récits merveilleux ; mais les Romains, qui étaient tout cœur et toute raison, ne goûtaient que médiocrement ces brillantes excursions dans le domaine des folles idées. Et pourtant, il faut le constater ici, des hommes graves, des hommes prefondément savants et sincèi'emeiit philosophes, tels que Pline le naturaliste et Sénèque, croyaient à l’astrologie judiciaire et tâchaient de gagner à cette science prétendue des prosélytes, des adeptes et des disciples. Leurs efforts furent à peu près infructueux parce que, ainsi que nou^ l’avons dit plus haut, le caractère romain s’opposait à l’invasion de toute espèce de superstitions. En fait de croyances à Rome, on n’avait que celles qui étaient seulement liées aux insti- tutions et - aux mœurs de l’Etat. Le peuple romain faisait donc respecter et respectait lui-même les croyances religieuses, poli- tiques et nationales; mais hors de ce cercle il ne croyait plus arien, et la facilité avec laquelle il accordait les honneurs du Capitole aux dieux des nations soumjses, fait assez comjiremlre que chez lui la religion, était subordonnée à la politique et la foi à la gloire. L’empire romain ayant fini, comme on sait, eu Occident l’an 476 de l’ère chrétienne , et les nations gothiques qiii en avaient conquis les provinces s’y étant alors établies, une longue barbarie succéda tout d’un coup aux siècles éclairés de Rome; et cette grande ville, de même que celles de la Gaule, des Espagnes et de l’Afri(|ue, ayant été plusieurs fois jirise (>t