Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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En 1729, grâce à La Reynie et à son successeur d’Argenson', Paris'compta 5,772 lanternes; cinquante ans après, le lieutenant de police Lenoir proposa une récompense à celui qui trouvei’ait le meilleur mode d’éclairage pour la capitale. Les lanternes à réverbères, inventées par un nommé Bailly, subirent alors d’im- .portantes modifications. En 1769, Bourgeois de Château blanc, qui avait perfectionné l’invention de Bailly, fut chargé pour vingt ans de l’éclairage des rues de Paris. Le bail de Ghâteaublanc finit en 17S9, au moment même où la lanterne quittait son rôled’ins- . trumçnt civilisateur pour prendre celui d'instrument politique. En 1769, on comptait à Paris 7,000 becs ; en 1789, 8,200; en 1799, 8,700; en 1809, 11,050; en 1819, 12,672. La dépense de l’éclairage montait à cette époque à 646,023 francs, 82 centimes. Les lanternes avaient parfaitement éclairé sous MM. de La Reynie et d’Argenson; les réverbères avaient également bien fonctionné sous l’édilité de M. Lenoir; mais lanternes et réver- bères, par des motifs qu’il n’est pas difficile de deviner, avaient subi le sort de toutes les choses de ce monde et ne projetaient plus que des lumières blafardes et capricieuses sur le pavé de Paris qui les nourrissait '. L’administration. comprit qu’il y avait, là aussi, quelque chose à faire; et par ses organes officiels, elle convia les ingénieurs et les lampistes à tenter une renaissance, non pas des lanternes, mais des revefbères. Cet àppef fut entendu, et en 1823 M. Bordier-Marcet exposa, sur la place du Carrousel, un appareil qui, par l’élégance de sa * On lisait très-bien une affiche imprimée en caractères moyens à dix pas sous les premières lanternes de M. de La Reynie. J’ai entendu dire à des vieillards que la Gazette de France avait été lue couramment à quinze pas des réverbères de - M. Lenoir. Mais ce luxe de rayons dura peu, et lorsque les lanternes et les réver- bères furefit supprimés, ils n’éclairaient plus. Le gaz suivra la même route, et ceux qui ont vu son éclat et 'ses jets flamboyants sur les lampadaires des boulevards, en '1840, ne le reconnaissent plus aujourd’hui. L’avarice des entrepreneurs et l’aveuglement de l’administration conspirent, sous tous les régimes, ('.entre la sécu- rité publique ('t les embellissemi iits de la capitale.