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le plus important et peut-être, hélas ! aussi le plus négligé, et re-
lativement le plus cher auxiliaire.
On peut graduer ainsi l’art de fabriquer les tissus.
La laine fut travaillée, ainsi que nous l’avons déjà dit, dès les
premiers âges du monde, La soie fut transformée en étoffe chez les
Hindous, chez les Assyriens, chez les Egyptiens, en Phénicie, à
Sidon, à Ptolémaïs, chez les Carthaginois à Carthage, chez les
Chinois, qui montrent encore «aujourd’hui la robe de soie que por-
tait leur philosophe Confucius L il y a plus de deux mille ans. Le
fil, presque totalement inconnu des anciens, est d’origine barbare,
et n’a été soumis à une fabrication plus ou moins grossière qu’à la
fin du cinquième siècle de notre ère ; le coton, enfin, connu des
Hindous, des Chinois et des Japonais, n’a été connu et n’est de-
venu commun, en Europe, que depuis le premier quart du seizième
siècle. Quant à ces tissus légers, qui obscurcissent plus qu’ils ne
voilent les traits vulgaires ou charmants du beau sexe en Asie, en
Afrique et dans quelques pays de notre Europe, quant à ces tissus,
dis-je, que les Ai abes, dans leur poétique langage, appellent de la
fumée filée, et qui sont moins un voile à la pudeur qu’un appât
' Confucius, non pas le dieu, coiiuue le vulgaire le croit encore, mais le plus
grand philosophe des Chinois, est né à Champing, dans le royaume de Lée, 560
ans avant Jésus Christ. Ce grand homme qui fut ministre, et qui cessa de l’être
quand il ne put avantageusement servir les intérêts de son pays, se consacra, en
déposant les fonctions publiques, à l’étude et à l’enseignement de la philosophie
morale. Confucius avait divisé ses disciples en quatre classes. Le premier ordre
était pour ceux qui tendaient à acquérir la vertu fc’était le moins nombreux); le
deuxième était destiné à ceux qui voulaient raisonner avec justesse; le troisième
était pour ceux qui voulaient se livrer à l’administration, à la magistrature ou à
l’armée; le quatrième était pour ceux (jui voulaient discourir noblement et avec
connaissance de cause sur toutes choses.
Plus de dix mille temples, statues et monuments, disséminés sur le territoire
de l’empire, apprennent assez combien les Chinois ont en vénération la mémoire
de leur grand philosophe. Lors(ju’un fonctionnaire public passe devant un de ces
monuments élevés par la reconnaissance de tout un peuple, il descend de son
palanquin et fait, par honneur, queh|ues pas à pied devant la statue ou le temple
dédié à Confucius.
Les descendants de ce grand homme sont tous mandarins de naissance, et
j.usqu’à présent l’hérédité de la vertu s’est constamment alliée chez eux à l’hérédité
de la gloire.