Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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composa son livre : Centurij of inventions. C’étail une seconde bataille de Poitiers gagnée sans coup férir par la cupide Angleterre. On a reproché comme un crime, au cardinal de Richelieu, d’avoir méconnu, d’avoir repoussé sans un examen sérieux, la sublime découverte de Salomon de Caus. On a blâmé le châti- ment excessif qu’il fit infliger à l’infortuné savant. Au point de vue humanitaire et moral, certes, on ne saurait trop flétrir l’abus de pouvoir, la vengeance prolongée d’un ministre presque roi ; mais au point de vue politique, il faut avouer que le cardinal, en s’as- surant d’un homme qu’on lui dépeignait comme un Français à la solde de l’étranger, comme un traître, comme un espion, comme un meurtrier prêt à lui enfoncer un poignard dans le sein, ne fit qu’un acte de vulgaire et sage prévoyance. Mais, dira-t-on, pourquoi ce puissant Richelieu, pourquoi ce ministre que les poètes du temps ont divinisé, que l’histoire elle- même a décoré du nom de Grand, n’a-t-il pas compris, n’a-t-il pas senti la découverte de Salomon de Caus ? Le génie ne découvre pas toujours le génie, les intelligences supérieures ne parviennent pas toujours à convaincre et à per- suader les intelligences semblables. Richelieu, au dix-septième siècle, Richelieu avide de tous les genres de gloire et de tous les genres de puissance, a persécuté le père de la vapeur ; Ronaparte, au dix-neuvième siècle, Ronaparte, ennemi implacable de l’An- gleterre ; Bonaparte, aussi insatiable que Richelieu de gloire, de grandeur et de vengeance, chassa Fulton de son palais des Tui- leries, en le traitant d’idéologue et de fou, Fulton qui lui appor- tait avec son navire à vapeur les clefs de Londres, le traité de Bretigny conquis et la liberté des mers ! ! ! Denis Papin, vers le milieu du dix-septième siècle, vint ajouter de nouvelles lumières, un nouvel éclat à la découverte que Sa- lomon de Caus n’avait fait qu’indiquer ; l’ouvrage très-curieux et très-peu lu de Papin, intitulé : La manière d’amollir les os et de faire cuire toutes sortes de viandes en fort peu de temps, fit faire un très-grand pas à la science. Papin imagina, en outre.