Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
256/490

229 (canvas 257)

The image contains the following text:

art et une précision merveilleuse. Charlemagne plaça le riche présent de son allié et de son ami Haroun dans une grande salle du palais des Thermes, où elle resta jusqu’au règne de Louis le Bègue. Ce monarque étant mort prématurément à l’âge de trente- cinq ans, en 879, Louis et Carloman, ses fils, se partagèrent le royaume et les trésors des descendants de Charlemagne. L’horloge d’Haroun fut alors impitoyablement brisée, et ses débris énormes couvrirent longtemps la salle abandonnée où elle avait sonné l’agonie de Charlemagne et de la France. Le cadeau du calife Haroun à Charlemagne prouve que les Arabes s’appliquaient dès le neuvième siècle à la culture des arts utiles et des beaux-arts. Les Italiens paraissent avoir, les premiers, inventé et perfec- tionné les horloges. Jacques de Dondis en construisit une qui fut établie dans la tour de Padoue, sa ville natale, vers le milieu du quatorzième siècle. Cette horloge qui marquait, indépendamment de l’heure, le cours du soleil et celui des planètes, faisait mouvoir dans la partie enfermée de son mécanisme plusieurs personnages de grandeur naturelle. La réputation de l’horloge de Padoue se répandit dans toute l’Europe; et les Padouans, pour donner un témoignage public de leur admiration et de leur reconnaissance à Jacques de Dondis, lui donnèrent le glorieux sobriquet de Jacques des Horloges, que la famille et les descendants de cet artiste illustre s’honorent encore de porter aujourd’hui. L’exemple de Jacques Dondis éveilla bien des intelligences. Les talents et les heureuses découvertes du Padouan défrayèrent les conversations des châteaux de la noblesse, des chapitres de cathé- drales et de collégiales, des assemblées universitaires. L’Allema- gne, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne, enrichirent leurs basiliques et leurs églises d’horloges à sonneries et à carillon. Des horlogers flamands et brabançons adaptèrent des tableaux animés au mé- canisme des horloges: c’étaient des.chasses, des combats, des sujets tirés de l’histoire sainte, et dont les personnages se mou- vaient lorsque l’heure venait à sonner. L’horlogerie ecclésiastique,