Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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manifester le prix qu’elles attachent au progrès ’de la culture des terres et au perfectionnement des outils que le laboureur emploie journellement. Les peuples comprennent que l’agriculture est appelée tôt ou tard à cicatriser les plaies profondes faites à la civilisation, par une fausse et perverse philosophie, et ils s’appliquent avec non moins de ferveur à fabriquer des charrues, qu’à fourbir des armes et à couler des canons. Quoi qu’il en soit, la France et l’Angleterre tiennent le sceptre des perfection- nements aratoires, et on ne voit pas sans plaisir auprès de nos charrues Granger, de nos herses, de nos semoirs, de nos machines à battre les grains, les charrues d’Abott, les rouleaux de Bennett et l’ingénieux charriot à trois roues de Iwan. Les Etats-Unis ont envoyé des faulx d’un facile maniement. Enlin la Turquie, l’Egypte et la Chine elle-même, la Chine, où l’un des plus beaux titres de l’empereur est d’être le premier labou- reur de son empire, ont envoyé des collections complètes de leurs richesses agriculturales. La Turquie a envoyé à l’Exposition une collection qui com- prend plus de trois mille trois cents objets, et ce riche envoi est divisé en royaume végétal, minéral et animal. Ce premier royaume embrasse toute la production végétale des immenses domaines de la Porte-Ottomane. Des grains, des fleurs, des fj uits, des plantes, des gommes, des sucres et des vins, dont la plupart étaient inconnus des Européens, et qui vont devenir, grâce à la tiédeur des enfants de Mahomet pour les préceptes du Koran, une des plus importantes branches d’industrie de l’empire. Encore un quart de siècle, et les vins de Damascène, de Smyrne et de Koriah, feront une furieuse concurrence aux vins de Lunel et de Roussillon. La Chine, celte aïeule de la civilisation et de l’agriculture, étale avec complaisance ses graines, ses thés, ses cotons, ses riz et son safran ; et l’Egypte, qui a retrouvé dans ses sillons la terre féconde de Sésostris, nous offre ses dattes, ses rayons de miel, son maïs, ses fèves, chantées par les prophètes, son blé, ses lupins, ses réglisses et ses huiles.