Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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dans l’art de correspondre au loin et avec rapidité au moyen des
signaux. Les Assyriens, les Mèdes, les Égyptiens, les Juifs et les
Chinois, ont poussé très-loin la science du muet langage des signes.
Les Perses,-pendant la guerre, médique, correspondaient ainsi avec
une merveilleùse perfection; les nouvelles arrivaient d’Athènes à
Suze en deux jours, et il est certain qu’au]ourd’hui, en Chine, le
gouvernement central de Pékin n’a besoin que de quelques heures
pour savoir ce qui se passe sur les divers points frontières du
céleste Empire. . •
Le prince des poètes, Homère., parle, dans l’Iliade, de certains
signaux de feux dont les Grecs se servaient, entre eux pour
attaquer les Troyens ou pour repousser les sorties des soldats de
Priam..Mais Eschyle, dans sa tragédie à\igamennon, est plus
explicite encore. Là nouvelle de la prisé de Troyes est donnée à
Clitemnestre. par une vigie qui depuis dix ans épie le moment
solennel, ou un l'eu allumé sur le mont Ida, et répété de proche
en proche, apportera à Argos la certitude de cet heureux évé.
nement.
L’historien Polybe assure que Philippe,.roi de Macédoine, père
de Persée, lit faire de grands progrès à l’art des signaux. Les
explications données, par Polybe conduisent naturellement à penser
que le secret d’écrire télégraphiquement était connu des Macé-
doniens.
César fut peut-être le premier des généraux romains qui se
servit des signaux pour relier les divers corps de son armée,
et ce fût peut-être aux Gaulois, nos ancêtres, qu’il dut cette
importante amélioration à l’unité du commandement, à l’ensemble
des manœuvres, à la rapidité des marches. Les Gaulois, en effet,
s’avertissaient entre eux à de grandes distances par de certains
cris dont les syllabes mystérieuses* n’étaient connues que des
Druides et des chefs principaux de la confédération gauloise. César,
dont le vaste esprit ne laissait échapper aucun moyen de triom-
pher, comprit tout le parti qii’il pouvait tirer de cette corres-
pondance aérienne, et il adopta la télégraphie de la Gaule, comme