Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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(lu septième siècle au treizième siècle. Les écrivains qui ont retracé
celte mémorable période du moyen-âge ont fait injustement
honneur au génie arabe, à l’initiative de l’intelligence civilisatrice
des califes successeurs d’Aly et d’Omar, de cette merveilleuse
impulsion qui faisait rentrer le monde ébranlé dans les voies lumi-
neuses de l’antiquité. Sans vouloir porter atteinte à la gloire des
auteurs arabes, sans chercher à affaiblir la reconnaissance que
nous devons conserver pour un peuple qui fut noire rival en
vaillance, et qui faillit, sans l’épée de Charles-âlartel, devenir
notre maître, nous croyons devoir indiquer la cause de cette pro-
digieuse émanation de lumières dont les conquérants en Afrique,
en Asie et dans les contrées méridionales de l’Europe furent les
foyers vivants.
Nous avons dit, dans le chapitre de VImprimerie, que les
ordres du calife Omar, cet impitoyable et farouche brCdeur de la
bibliothèque d’Alexandrie, ce digne émule d’Éroslrate et du soldat
grossier qui pilla Corinthe, n’avaient pas été ligeureusemenl
exécutés. Omar avait prescrit à ses lieutenants la combustion de
tous les dépôts de livres dans les villes d’Égypte, et la plupart de
ces bibliothèques furent saccagées et non incendiées; en outre, à
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Alexandrie même, quelques hommes, moins par amour de la
science que par amour du gain, étaient parvenus à sauver des
flammes un grand nombre de manuscrits. Un peuple qui spécule
sur toutes choses, sur les malheurs des nations, sur les calamités,
sur les angoisses de l’humanité, sur la liberté comme sur l’escla-
vage, sur la peste, sur la guerre, sur la famine et sur la mort,
le peuple juif enfin, qui était alors, comme aujourd’hui, partout
et nulle part, qui se revêtait en tout lieu d’une nationalité men-
teuse pour mieux voler, trahir et rançonner ses protecteurs, le
peuple juif, représenté par ses trafiquants, ses banquiers, ses
agioteurs et ses brocanteurs, acheta tous les manuscrits échappés
aux flammes allumées par Omar, — il en sauva même, dit-on,
quelques-uns, car l’avarice a son intrépidité, — les cacha soi-
gneusement jusqu’à la mort du terrible incendiaire, et, le calme à
il