Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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et 4 la vertu. L’attraction, découverte par Newton, produisit en physique une espèce de révolution, et ouvrit une ère toute nou- velle non-seulement à la physique et aux sciences qui en découlent, mais encore à la philosophie'. Tous les systèmes philosophiques s’écroulèrent, et depuis Pythagore jamais le monde ne fut peut- être plus profondément remué que pai‘ les doctrines neuves et hardies du philosophe anglais. Hanksbée perfectionna la machine pneumatique, et laissa à Étienne Gray des travaux importants sur rélectricité. Boze, ajouta un conducteur métallique à la machine électrique, et produisit des étincelles assez vives pour enflammer des corps combustibles et foudroyer de petits animaux. Fareinheit, fit adopter le mercure dans le thermomètre, et agi anditj par ses observations intelligentes, le champ déjà si vaste de la science. Denis Papin continue Salomon de Gauss, et jette les fondements du triomphe de la vapeur, cette puissance apocalyp- tique, qui doit faire du monde entier un paradis ou un enfer, un chaos d’athéïsme ou une Jérusalem céleste. Nous voici en plein dix-huitième siècle. Gomme au seizième, les cerveaux bouillonnent, les passions s’enflamment, les orgueils se dressent. Ge n’est plus la réforme religieuse qui travaille les àmeSi qui fait bondir et brûler les cœurs, c’est l’amour d’une liberté que personne ne connaît, que personne ne définit, que per- sonne ne comprend de la même manière. La littérature et la science se ressentent de ce malaise général, de cette fièvre uni- ' Il n’est point inutile de faire remarquer ici que ce grand Newton, qui changea les idées philosophiques, astronomiques et géomélriques de son siècle, qui dé- couvrit peut-être un des secrets les plus admirables de la Divinité, que ce philo sophe, dans toute la force et dans toute la dignité du mot, lisait chacpie jour la Bible, se faisait gloire d’être chrétien et croyait, partant, à la révélation. Et au jourd’hui le dernier garçon perruquier, le dernier courtaud de boutique se fait unejoie de rire et de plaisanter aux dépens d’une religion et d’une croyance que le sublime Newton a servies et aimées pendant quatre-vingts ans! Ah ! soyons, s’il le faut, imbéciles avec Newton et Descartes, plutôt qu’esprits forts avec les Spinosa du coin. Newton fut enten*é dans l’abbaye de Westminster, avec les rois, les grands capitaines et les grands poètes de l’Angleterre.