Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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dans la Grèco, où elle fleurit, principalement à Guide, à Rhodes,
à Cos et en Épidaure.
Les premiers fondements de cet art sont dus : 1®. au hasard ;
2® à l’instinct naturel ; 3® aux événements imprévus; Voilà ce
qui fit d’abord naître la médecine simplement empirique.
L’art s’accrut ensuite et fit des progrès par le souvenir des expé-
riences que ces choses offrirent : par la description des maladies,
et de leurs succès qu’on gravait sur les colonnes, sur les tables et
sur les murailles des temples; par les malades qu’on exposa dans
les carrefours et les places publiques, pour engager les passants à
voir leurs maux, à indiquer les remèdes, s’ils en connaissaient,
et à en faire l’application. L’art se perfectionna davantage par
la clinique (lu’on établit pour guérir toutes sortes de mala-
dies ou quelques-unes en particulier ; par les maladies dont on
fit une énumération exacte ; par l’observation et la description
des remèdes et de la manière de s’en servir. Alors la médecine
devint bientôt propre et héréditaire à certaines familles et aux
prêtres, qui en retiraient l’honneur et le profit.
L’inspection des entrailles des victimes, la coutume d’em-
baumer des cadavres, le traitement des plaies ont aidé à connaître
la structure du corps sain et les causes prochaines ou cachées,
tant de la santé et de la maladie, que de la mort même.
Hippocrate, natif de l’île de Cos, l’une des Cyclades, qui
tlorissait quatre cent soixante ans avant Jésus-Christ, fut le
plus savant et le plus illustre médecin de l’antiquité, et passe
encore aujourd’hui pour le père de la médecine. Disciple
d’Hérodique de Sicile, ami et contemporain de Démocrite,
issu d’une famille qui, depuis un grand nombre d’années, se
consacrait à l’art de guérir, Hippocrate, doué d’une vaste
intelligence, riche d’un excellent fonds d’observations, composa,
sous le titre de Aphorismes et Pronostics, un ouvrage qui est
l’un des plus beaux et des plus nobles monuments de l’anti-
quité. Il y avait eu des médecins avant Hippocrate, mais aucun
de ces prêtres de fa santé, comme les appelaient les Grecs,