Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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La Gonveiition nationale, ne perdait point de temps quand il
s’agissait de consacrer par un assentiment législatif, une conquête
utile à la République. Dès le 4 avril, Lakanal, rapporteur de la
commission nommée pour examiner le système de l’abbé Chappe,
rend compte des expériences qui ont été faites sur une ligne de neuf
lieues; elles ont réussi, et l’on a calculé qu’une dépêche de Paris à
Valenciennes, pourrait être expédiée, transcrite et publiée en 13
minutes 40 secondes. Les applaudissements éclatent dans toutes les
parties de la salle et, séance tenante, l’assemblée vote d’enthou-
siasme les fonds nécessaires à la confection de la première ligne ;
la direction en est confiée au ministre de la guerre, et l’abbé
Chappe reçoit le titre d’ingénieur télégraphique aux appointements
de lieutenant du génie. La récompense était minime; mais la fièvre
civique qui enflammait tous les cœurs, rehaussait considérablement
les Spartiates témoignages de la reconnaissance législative.
La ligne télégraphique de Paris à Lille fut terminée en 1794..
Par un heureux hasard, la première nouvelle qu’elle transmit au
gouvernement fut celle de la reprise de Coudé par les troupes
républicaines. Le dernier soldat français est à peine entré dans
la place que la Convention est instruite de ce glorieux événement*;
l’Assemblée décrète aussitôt que l’armée du nord a bien mérité
de ta Patrie, et que désormais Condé se nommera nord-libre.
Une heure après le vote, le président annonce que le décret est
arrivé à sa destination et que tout le monde, citoyens et soldats, y
applaudit. Cette petite scène de jonglerie patriotique et scienti-
fique a tout le succès qu’on devait on attendre. La Convention
décrète de nouvelles lignes pour rattacher Paris aux frontières,
afin de corroborer de plus en plus runité du gouvernement de
la France.
La Convenlion nationale ne vécut pas assez longtemps pour
inaugurer les lignes qu’elle avait votées, pour créer celles qu’elle
désirait créer encore ; mais cette assemblée eut du moins la glo-
rieuse initiative d’un bienfait qui valait mieux iiue vingt batailles
gagnées.