Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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la science dont ils sont les pionniers et les docteurs les plus infati-
gables et les plus intrépides. La Toxicologie de M. Orfila, le
Traité de chimie industrielle de M. Payen, les lumineux écrits
de MM. Dumas et Pouillet, ont rendu à la médecine, à l’agricul-
lure, au commerce et à l’industrie des services si hauts, si puis-
sants, si signalés, que la reconnaissance publique peut seule di-
gnement payer de tels efforts, de telles veilles et de tels travaux.
Mais en accordant à cette science cultivée, agrandie, honorée
par rintelligence supérieure et les vertus de tels hommes, nous ne
pouvons nous empêcher de formuler un vœu qui est au fond de la
conscience de tous les honnête&gens, de tous ceux qui ont conservé
une étincelle de la foi antique de nos ancêtres, et qui mettent bien
avant les progrès scientitiques d’un peuple l’amélioration ou la
correction de ses mœurs. Ne serait-il pas possible de renfermer
dans de certaines limites quelques rameaux de cette chimie si pro-
digieusement étendue? Tout en enseignant publiquement, libéra-
lement ses nombreuses applications à l’agriculture, aux arts, à
l’industrie, au commerce, ne serait-il pas prudent de voiler, aux
\eux du vulgaire, ses épouvantables secrets de destruction, ses
trépas soudains, qui ne laissent ni traces, ni corps de délit, et qui
peuvent être, jiar fanatisme d’amour, par avarice ou par vengeance,
les ténébreux auxiliaires de la peste et du choléra? Qu’on y prenne
garde, sous Louis XIV, en plein dix-septième siècle, quand le
peuple avait des croyances religieuses, une foi vive, des mœurs
jmres, et peu de cabarets et de cafés, — ces déprédateurs du foyer
domestique, — il a sufti de cinq ou six misérables de haut et bas
étage pour rendre l’art funeste des Locuste et des Borgia presque
commun en France. Le gouvernement et l’opinion publique furent
épouvantés, et la chambre des poisons fut instituée à l’Arsenal. Mais
aujourd’hui que le sensualisme marche tête levée à la conquête de
la barbarie ; aujourd’hui que le cœur du citoyen reste presqu’é-
tranger à toute foi religieuse, à toute espérance d’une vie céleste;
aujourd’hui que les plus hideuses passions sont déchaînées et se
cachent, pour dissimuler leur infernale laideur, sous le manteau