Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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OU les pionniers de l’agriculture, ou les pionniers des arts, ou les pionniers des sciences, — nommé Albert Saxony, mit au jour cette idée dans laquelle est évidemment la découverte de Montgol- fier. En introduisant de l’air atmosphérique dans ces ballons, ajoutait-il, on les ferait descendre, par la même raison que l’eau pénétrant dans un vaisseau le fait couler bas. C’était toute la théorie de l’aérostation. Deux siècles plus tard, le jésuite portugais Mendoza, et l’Alle- mand Gaspard Schott, mirent en commun leurs spéculations et leurs efforts, et conçurent le plan d’une véritable navigation aérienne dirigée par des voiles, des rames et des gouvernails. Ces essais ne furent point heureux, et lorsqu’au commencement du siècle où nous sommes, l’Allemand Deghen, voulut accomplir avec des ailes ce que le jésuite portugais et le physicien Schott, avaient tenté sans succès, un voyage aérien, sa chùte fut annoncée d’avance et le Champ-de-Mars retentit des huées et des quolibets adressés au malencontreux Teuton, qui pour l’appât de quelques milliers de francs, avait bravé le sort d’Icare et les sifflets d’un peuple inclément aux bateleurs sans esprit. Cependant Cardan, Fabry et plusieurs autres physiciens consi- gnèrent dans leurs ouvrages des observations importantes. Le jésuite François Lana, proposa, vers 1680, un ballon de cuivre extrêmement mince duquel on soutirerait tout l’air et qui devien- drait ainsi plus léger que notre atmosphère. Et le jésuite émettait cette idée au moment même des belles découvertes' de Torricelli et de l’invention de la machine pneumatique. L’idée de la navigation aérienne, comme on voit, marchait toujours, et chaque découverte, en apparence à peu près étran- gère à l’aérostation, faisait faire un pas timide à cette science. Il était réservé à deux frères, — Joseph et Etienne Montgolfler, — non moins unis par leurs goûts scientifiques que par le sang, — de raisonner, de mûrir et d’appliquer les informes théories de l’aérostation, ou plutôt de tous les renseignements épars, de toutes les données répandues dans les livres de physique, de tous les