Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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nique ont été pêcher, il y a quelque trente ans, au-delà de la Manche, un système fort ancien, qui était pratiqué en Angleterre sous le nom de Bell et de Lancastre. Nos chercheurs d’idées neuves croient avoii' trouvé la pie au nid, et reviennent en France tout bouffis d’espérance et d’orgueil, en promettant, à l’evemple des rnai'chands d’orviétan, monts et merveilles. A les entendre, l’ins- truction élémentaire allait faire un pas immense, les lumières allaient courir les rues, et les humbles frères de la doctrine chré- tienne ne pourraient soutenir la concurrence des écoles populaires nouvelles, que, par esprit de patriotisme, sans doute, ils appelè- l’ent Ecoles lançastriennes, et qu’on a depuis plus honnêtement et plus justement nommées Écoles d’enseignement mutuel. Les fastueuses promesses des apôtres de la méthode anglaise se sont réduites à zéro. L’instruction du peuple n’a pas sensiblement augmenté ; les lumières n’ont pas couru les l ues, et les frères des écoles chrétiennes n’ont pas cessé un instant de former des chré- tiens et des citoyens qui, pour aller moins vite dans les sentiers épineux des études premières, n’en sont pas moins regardés au- jourd’hui comme pourvus d’une instruction aussi solide, aussi raisonnée, aussi forte que leurs émules de l’euseignemeut mutuel. Ce n’est pas tout encore. Ce que les chasseurs de systèmes nous ont apporté comme neuf et comme original, est très-vieux et très- connu en Belgique, en Hollande, en Allemagne, et en France sur- tout. Érasme fut le premier qui chercha à appliquer le mutualisme à l’instruction des enfants du peuple, et il fonda à Rotterdam et à ütrecht plusieurs écoles sur ce planC Au dix-septième siècle, madame de Maintcuon, fondatrice et directrice de l’Abbaye royale de Saint-Cyr, introduisit dans les classes de col établissement, si remarquable à plus d’un titri', l’enseignement mutuel. Le vertueux abbé de Lasalle, chanoine de Paris, donna à peu près dans le ‘ Érasme fut un des plus beaux génies du seizième siècle, si fécond en esprits du premier ordre. Érasme, aimé et encouragé par François U’', Charles-Quint, les papes Jules II et Léon X, eut beaucoup de part à la renaissance des lettres et des arts en France, en Allemagne et en Angleterre.