Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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de l’Académie des sciences étaient originaires de pays presque
sauvages, appartenaient à des familles séparées par la profession
et par la fortune des classes turbulentes, et avaient passé les pre-
mières années de leur jeunesse au milieu des humbles devoirs de
la profession paternelle. Un nouvel exemple de cette mystérieuse
prédestination au culte des arts et de la science, vient de se ma-
nifester encore dans le midi de la France; et, quoique la Garonne
n’ait rien de commun avec le Styx, où le mensonge et le parjure
surnageaient pour être bientôt rejetés dans les flots de bitume et
de flammes du Phlégétore; quoique la treille de sincérité ne s’a-
perçoive pas sur la carte des vignobles de la Guyenne, nous n’hé-
sitons pas à reproduire, pour l’honneur des enfants du peuple, des
fils industrieux de la France, le récit suivant :
Il y a (juelques années, un enfant, né de paysans, bons
cultivateurs sur la rive droite du Lot, près d’Aiguillon, s’amusait
à fabriquer, à six ans, avec son couteau, de grossiers mécanismes,
dont le jeu charmait singulièrement ses loisirs. A huit ans, il
construisait de petites marionnettes qui gesticulaient et se battaient
à coups de sabre, à la grande hilarité de ses camarades d’école.
« A dix ans, il confectionnait des girouettes à la fois si ingé-
nieuses et si comiques, que tous les passants qui traversaient le
pont d’Aiguillon s’arrêtaient pour voir s’escrimer les bonshommes
du petit Joseph. Une de ces girouettes surtout était remarquable :
c’était un combat de quatre ou cinq cavaliers qui se poursuivaient,
s’atteignaient et se frappaient d’estoc et de taille. Aussi les paysans
aiguillonnais disaient-ils, en regardant la curieuse girouette, que
le petit Cusson était un garçon qui se servait merveilleusement de
ses mains.
« A dix-sept ans, le jeune paysan inventa une pompe, mise en
mouvement par le vent; elle allait chercher d’elle-même l’eau au
fond d’un puits, et la déversait dans un réservoir, à l’aide de petits
godets qui montaient et descendaient alternativement. Quelques
années plus tard, l’idée vint à Joseph Cusson de fabriquer une
pendule. 11 prit un modèle, le copia et le perfectionna, sans autres