Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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nouveau et vaste champ à la chirurgie. Les moines avaient été
les seuls chirurgiens au moyen-âge; et leur habileté, dans l’ex-
traction de la pierre, dans ramputation des membres, était pro-
vei'hiale dans toide l’Europe dès le douzième siècle'. Mais les
religieux n’allaient point à la guerre, et il fallait, pour secourir
les victimes de la i)oudre à canou, des soins aussi prompts <pi’é-
clairés. De jeunes élèves en médecine de la faculté de Montpellier,
— cette Epidaure de la France, — se dévouèrent; et bientôt les
armées de la France comptèrent de nombreux chirurgiens (pii
l ivalisaient d’intré])idité et de zèle avec les Récollets\ Ces mé-
decins de l’àme et du corps allaient au milieu des balles porter les
secours de la religion et de la science à ceux ({ue la terrible mort
des batailles avait marqués de son sceau. Sous le règne de Henri II,
on comptait déjà plus de cent chirurgiens et médecins militaires,
et dix-huit hôpitaux étaient établis dans les différentes villes fron-
tières de France en faveur des soldats blessés.
L’illustre Ambroise Paré est le premier de nos chirurgiens mi-
litaires. Les ouvrages de ce grand homme, (>ncore consultés de
nos jours, sont en quelque sorte ]e point de départ d’un art qui
s’est élevé en France à un haut degré de perfection et qui tend
chaque jour à se perfectionuer encore.
Dejmisla fin du seizième siècle, où florissait Ambroise Paré,
la France a procluit de grands chirurgiens. Lapeyronnie, Gau-
thier, et de nos jours Perey, Larrey, Dupuytren ont laissé des
traces ineffaçables de leur passage dans le domaine de la science.
* On sait que les moines furent les seuls chirurgiens des armées de France, d’An-
gleterre et d’Allemagne pendant les croisades. Un grand nombre de ces religieux
payaient de leur vie les soins qu’ils prodiguaient aux croisés blessés sur les champs
de bataille.
^ Les religieux récollets étaient les aumôniers des armées sous l’ancien régime.
Ils allaient exhorter les mourants au milieu du carnage, et plusieurs y trouvaient
une mort doublement glorieuse. A la bataille de Nerwinde, onze récollets périrent
sur le terrain de l’action, et à Denain vingt-six furent tués et blessés. Voilà des
trépas inconnus, et qui ne manquent pourtant ni d’héroïsme ni de grandeur. Mais
les grandes morts comme les grandes vertus ont des récompenses plus hautes que
les vers des poètes et les prix Monthion.