Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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l’origine même du monde, parce que dès qu’il y a eu des hommes, ils ont songé à se bâtir et des cabanes et des maisons pour se mettre à couvert des injures de l’air et des attaques des bêtes féroces. Leurs premières retraites furent vraisemblablement des antres et des cavernes qu’ils trouvèrent toutes faites et qu’ils se creusèrent eux-mêmes. Ces habitations durent leur paraître aussi tristes que malsaines. Ils pensèrent à s’en foimer d’autres avec des roseaux, des branches d’arbres, des feuilles, de la mousse et des terres grasses : la hutte fut inventée et précéda la chaumière. C’est de ces commencements si grossiers et si simples qu’est jailli cet art pompeux et superbe qui semble ajouter encore à l’ouvrage du Créateur, et donner un nouvel ornement à l’univers. La hutte du sauvage est donc l’aïeule du temple et du palais, et la basilique de Saint-Pierre de Rome, cette œuvre étincelante et prodigieuse du génie de Michel-Ange et du Rramante, retrouve la chaumière du pâtre à la racine de son arbre généalogique. Les ruines gigantesques qui nous restent encore des cités, sièges de la puissance des Assyriens, des Mèdes et des Perses, témoignent assez du haut degré de la civilisation de ces peuples et de la majesté colossale de leur architecture. Les Égyptiens héritèrent d’une partie de la grandeur de ces trois grands em- pires qui dominèrent tour à tour le monde; et c’est chez les Egyptiens que les siècles compris entre la prise de Babylone, par Alexandre le Grand et le règne d’Auguste (siècles qu’on est convenu d’appeler antiquité, et qu’on devrait selon nous nommer moyenne antiquité, comme on appelle moyen-âge les temps qui séparent les derniers Césars de Constantinople du règne de Fran- çois premier), rencontrèrent les premiers chefs-d’œuvre d’archi- tecture. Les Grecs imitèrent les Égyptiens et les surpassèrent non par les énormes développements de leurs édifices, mais par l’é- légance, la grâce et le bon goût. Les Romains ont copié les Grecs, en alliant heureusement à l’élégance attique les mâles et sévères beautés des constructions républicaines ; et ce sont les monuments splendides de ces trois peuples, c’esl-â-dire leurs pyramides, leurs