Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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d’or, sur le médaillon de laquelle est gravé son aérostat dans le moment de la descente; elle contenait des lettres qui accordaient à M. Blanchard le titre de citoyen de Calais. De pareilles lettres furent offertes au docteur Gefferies, qui, eu sa qualité d’étrangor, ne crut pas devoir les accepter. Enfin, pour mettre le comble à la gloire des voyageurs, le corps de la ville leur demanda de laisser leur ballon pour être déposé dans l’église cathédrale de Calais, ainsi que le fut autrefois, en Espagne, te vaisseau de Christophe Colomb. Et il fut arrêté qu’au lieu de la descente, il serait élevé une pyramide de marbre pour en perpétuer la mé- mémoire » Mesmer, et ses baquets, mais surtout les premiers drames de- là révolution avaient fait oublier les ballons, lorsque Lakanal eut l’idée fort singulière d’appliquer le ballon à l’art de la guerre. Selon lui, les aérostats devaient surprends les forces de l’ennemi, recenser son matériel, dévoiler ses manœuvres, mettre à jour .es plans. Cette idée fut accueillie très-sérieusement, et, sur le rapjiort d’une commission de savants, composée des citoyens Monge, Berthollet, Guyton-Morveau, Fourcroy, Carnot, de la Lande 6ft Lavoisier', on créa un corps d’aérostates militaires dont l’organi- sation fut confiée à Coutelle, que l’on nomma colonel des aérostiens de Sambre et Meuse. S’il faul en croire les écrivains militaires, seuls juges compétents en pareille matière, les ballons et le corps des aérostiens ne rendirent que de bien faibles services au généi'al en chef Jourdan; et si la bataille de Fleurus, où les ballons rem- plirent un rôle dans le prologue, fut gagnée par les Français, il ' On aurait tort de penser que la réunion de tant d’honnnes éminents dans la science fut un gage de la bonté du projet. La plupart des hommes appelés dans cette commission redoutaient les comités, et se seraient bien donné de garde de contrarier leurs vues. Celte condescendance ne put sauver l’illustre I.avoisier, (jui termina sur l’échafaud une vie consacrée à l’élude et à la bienfaisance. Mais la haine de ses rivaux, plus que l’esprit révolutionnaire, hâta sa perte. Le comité de salut public posa cette question à une réunion de savants : La vie de Lavoisier est- elle nécessaire à la République? Un des rivaux du grand chimiste écrivit No7i; et le comité de salut public, qui voulait gracier, fut obligé de sanctionner l’arrêt de mort.