Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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plus splendide et le plus nécessaire de riiumanilé, et que le travail,
le saint travail de la famille, était la garantie des bonnes mœurs,
de l’honneur, de la félicilé publique et du bonheur privé.
Nous lisons dans Homère que l’épouse du vieux roi Priam ,
Hécube, filait au milieu de ses filles et de ses esclaves, tandis que
les jeunes capitaines troyens fourbissaient leurs armes pour re-
pousser les Grecs. Omphale, reine de Lydie et femme d’Hercule,
portait avec une égale majesté le sceptre et la quenouille ; et Her-
cule, s’il faut en croire la mythologie. Hercule, ce demi-dieu, ce
dompteur de monstres, cet intrépide vengeur des opprimés. Her-
cule lui-même s’associa aux pacifiques travaux de la beauté, el
fila aux pieds d’Omphale. Chez les Romains et aux premiers
temps de la République, l’unique occupation des femmes était de
filer et de tisser les étoffes pour les vêtements de leurs époux, de
leurs enfants et de leurs esclaves. Sextus, fils de Tarqnin-le-Su-
perbe, qui déshonora Lucrèce, trouva, lors de son attentat, cette
pudique Romaine occupée à filei'. La quenouille que tenait Lucrèce
fit bientôt place au poignard dont elle se perça le sein, et les fu-
seaux ensanglantés de la femme de Collatin devinrent le signal de
la chute de la royauté et du triomnhe de la république, comme deux
cents ans plus tard, dans cette même Rome, la robe de César
assassiné fut le prélude de la tyrannie et inaugura l’empire d’Au-
guste.
Les récits bibliques sont remplis des touchants tableaux de
l’industrie domestique. Ici, c’est Sara qui veille, avec sa servante
Agar, à la tonte des nombreux troupeaux d’Abraham, et qui fait
mettre de côté, par le petit Ismaël, la laine la plus onctueuse et la
plus fine pour en filer la première tunique du fils promis par le
Seigneur, d’Isaac. Là, c’est la vieille Noëmie qui, assise sur le
revers d’un fossé; encourage Ruth, sa belle-fille, à glaner dans le
champ du riche Booz, et promet de lui filer un jour les plus belles
laines du pays de Chanaan. Plus loin, c’est Judith, la libératrice de
sa patrie, couvrant de pourpre et d’or la tunique, ouvrage de ses
mains, dont elle doit se revêtir pour aller trouver le général de