Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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Les vieux systèmes de perfectionnement de la télégraphie n’ont
pas suffi à cette soif de locomotion morale et animale qui dévore
notre vieille société. On a cherché dans l’électricité un moyen
encore plus rapide de communication, on l’a trouvé.
Chose extraordinaire ! la télégraphie électrique avait été con-
troversée dans quelques académies avant 1790, et on s’en occu-
pait en Espagne, en 1796. L’établissement des chemins de fer
en a ravivé l’idée et l’a mise d’autant plus en faveur, que le voi-
sinage des rail-ways en rendait la réalisation moins onéreuse.
On a donc construit des télégraphes électriques à Munich, en
Belgique, le long du chemin de fer de Londres à Bristol, et
messieurs Weathstone et Cooke, auxquels on est redevable de
cette application, de l’électro-magnétique, en ont terminé un
depuis quelques années, de Paddington à Slough, le long du Great
Western rail-way.
Leur appareil se compose de fils d’archal supportés par des
pieux le long de la voie et qui servent de conducteurs. Les signaux
se font à l’aide d’aiguilles magnétiques adaptées à un cadran sur
lequel figurent les lettres de l’alphabet et d’autres signes. La
transmission du fluide électrique par un petit appareil galvanique,
fait prendre la même position aux aiguilles placées aux deux
extrémités de la ligne, en sorte que le signe indiqué à l’une
d’elles avec la main se répète naturellement à l’autre. Pour
donner l’avis au stationnaire, un petit marteau soulevé par un
courant électrique, frappe sur un timbre.
Ce système de la télégraphie, qui s’est perfectionné depuis son
établissement sur la ligne de Paddington, et qui est susceptible
de se perfectionner encore, a en lui un très-grand inconvénient.
C’est la facilité avec laquelle il peut être détruit par accident ou
par malveillance. Il suffit, en effet, de la rupture des fils pour
couper toute communication entre deux stations. L’épreuve de
cette fâcheuse possibilité a été faite à Paris lors des événements de
1848. Le télégraphe électrique qui suit le chemin de fer de Rouen
a été mutilé, et Rouennais et Parisiens se sont trouvés tout à coup