Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.
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monde et qui déshonoreraient le génie, si le génie pouvait être déshonoré. Il serait fastidieux pour le lecteur de reproduire ici les contes absurdes forgés par les gazetiers de l’époque et dont Mesmer était le héros. Il faut reléguer dans la catégorie des fables cette scène de magnétisme exécutée par Mesmer dans une promenade publique de Vienne (le Prater). Si cette scène, dont nous avons lieu de suspecter la vérité, avait été réellement jouée, il faudrait ranger l’inventeur du magnétisme dans cet épais bataillon de foui'bes célèbres qui, tantôt à l’aide d’une victoire, tantôt à l’aide d’une pai’ole hypocritement inspirée, ont usurpé l’autorité souveraine en détrônant la liberté. Non, rien ne nous forcera à croire qu’un homme convaincu de la sainteté de sa mission, de l’excellence de la doctrine qu’il veut faire triompher aux dépens même de son repos, de son bonheur et de sa vie, puisse avoir recours au mensonge, à la fraude, disons plus encore, à la plus abjecte parade pour inaugurer son système et pour populariser son nom. La haute politique compte peut-être de pareils bateleurs, mais la science n’en doit pas compter. Disciple de Swieten, admirateur passionné de l’astronome 3Iaxirailien Stelle, Mesmer fut l’un des plus brillants .élèves de l’Université de Vienne. Sa facilité prodigieuse lui permettait de suivre avec un égal succès les cours de physique, de philosophie, de mathématiques, de médecine et de chirurgie. A vingt-quatre ans il obtenait le bonnet de docteur et ce fut dans sa thèse inaugurale qu’il essaya d’admettre pour la première fois l’hypo- thèse d’un fluide qui fut d’abord pour lui l’électricité et plus tard le fluide magnétique. Mesmer docteur, Mesmer libre de s’abandonner aux inspirations de son génie, travailla avec une incroyable ardeur à poser la base de sa nouvelle doctrine qui devait régénérer la science médi- cale, cette science qui selon lui était restée stationnaire depuis Hippocrate. Il écrivit beaucoup; il inonda l’Allemagne, la France